Si j'abordais dans ma critique de Redemption de Jay Rock que l'identité musicale de l'artiste avait mis du temps à être trouvée, ce n'est pas du tout le cas de celle de Q. En effet, si on me demandait quel serait mon album préféré, je dirais sans doute Blank Face (dont j'ai déjà parlé), mais si je devais conseiller l'album qui définit le plus le rappeur, je parlerais d'Habits & Contradictions, qui va bientôt fêter ses dix ans en ayant très bien vieilli.
Habits est un album qui, malgré l'énorme diversité de producteurs (on a quand même entre autres bien sûr Dave Free et Sounwave, Mike Will, The Alchemist, DJ Dahi, Lex Luger), conserve un son propre qui pour moi définirait la nouvelle génération du début des années 2010 et donc l'identité de Q. Le rappeur y montre toutes ses facettes de personnage torturé par la vie autour des gangs avec déjà sa folie dans ses raps qui sont très précis (même si peut-être moins variés que sur Oxymoron). L'album est excellemment bien produit et met parfaitement en valeur l'idée que voulait transmettre l'album: un ScHoolboy Q entre la paranoïa et la mélancolie. On a de plus du beau monde au niveau des invités et ils sont totalement dans le propos de l'album comme ASAP Rocky pour une ambiance plus cloud propre au début des années 2010, Currensy et Dom Kennedy bien sûr pour le son plus stoner et les autres membres de TDE comme Ab-Soul, Jay Rock et Kendrick Lamar (sur Blessed qui n'est malheureusement pas disponible actuellement sur spotify). C'est quand même finalement sur les sons solos que Q peut dévoiler son grand jeu comme sur Sacrilegious et There He Go qui est un énorme début d'album.
Finalement, l'album est une réussite totale malgré quelques morceaux qui ne vieillissent pas si bien, mais il y a largement de quoi manger ici et découvrir l'univers de Q.