Qui dans la salle n'aurait pas aimé assister aux célébrations d'Halloween orchestrées par Frank Zappa un soir de 31 octobre à Chicago? Priés de revêtir un masque à moustache et idéalement une cape de vampire, les spectateurs dans la salle devaient être aux anges face à un Penguin In Bondage délicieusement jazzy, aux courts essais (c'est lui-même qui le dit) dont le titre est plus compliqué à retenir que les morceaux eux-mêmes ne dépassant pas les deux minutes, avant d'embrayer sur une exécution d'un répertoire classique du début des seventies valant son pesant d'or et de soli de guitares wah-wah énervées.
A la présentation des musiciens, Zappa sort son répertoire de vannes cradingues et le band s'en amuse éperdument. Pauvre Ruth, qui aux dires du chef d'orchestre des trois soirs, sent bon de l'entre-jambe. La fanfare peut démarrer, les instruments à vent s'époumoner et les tambours claquer bien fort, on voit de loin Zappa tenir la baguette puisque la guitare se repose une bonne moitié du temps. RDNZL rapplique, forcément moins rock que dans sa version studio et pourrait malgré tout presque nous hypnotiser si l'on fermait les yeux. Les marimbas résonnent et nous rappellent à quelle époque on se situe. Les trois soirs présentés ici, en plus des répétitions, sonnent comme un document important dans la discographie infinie du géant moustachu dont le parfum des Mothers semble ici bien décidé à coller à la peau. Le dernier soir est un des sommets de Zappa, tout live confondu.