Après avoir réalisé les albums pionniers du black metal, Quorthon change donc de registre et part dans un délire complètement différent.
Dès les premières secondes de Shores In Flames, on sent qu'on va être embarqué dans un voyage hors du commun. Le bruit des vagues sur le rivage, la guitare lente et douce, le chant à voix claire incantatoire qui commence à s'élever... puis le rythme s'accélère, la voix monte, la guitare devient grondante... et là, on sent une force d'une puissance incontestable qui nous frappe, telle une vague.
Le reste de l'album oscille entre le correct (Valhalla, Baptised in Fire and Ice), le bon (Father to Son, Song to Hall Up High) et le presque très bon (Home of Once Brave, One Rode to Asa Bay). Les paroles qui évoquent les raids vikings et la mythologie nordique sont sympathiques, cependant, une chose laisse à désirer et empêche cet album d'être aussi épique qu'il voudrait l'être : la voix. Quorthon n'est clairement pas un grand vocaliste, ça s'entend, et il chante parfois faux et mal sur certaines chansons, lors de passages qui se voudraient épiques. Il alterne chant clair et chant éraillé, retrouve quelquefois des restes de sa période black metal. Mais il a plus l'air d'un pilier de comptoir en train de s'égosiller au fond d'un pub suédois que d'un barde. De plus, sa prononciation approximative de l'anglais rend les paroles souvent complètement incompréhensibles.
Dommage, ça aurait pu être mieux. Surtout qu'on sent presque les embruns nous voler au visage et qu'on s'imaginerait facilement à la proue d'un drakkar à certains moments. Et on se surprend à rêver d'hommes en armures qui en surgissent, leurs armes brillant au clair de lune à la main, les villages pillés brûlant au loin...