Le succès de Harry Styles n'est pas vraiment surprenant. Après tout, il est issu du groupe le plus populaire de ces dernières années et il en était le membre favori. Qu'est ce qui a pu lui octroyer ce statut? Difficile à dire, ses bouclettes, sa bonne bouille peut être. Tout ça et des éléments impossibles à analyser sûrement. Toujours est-il qu'au fur et à mesure de son évolution, le garçon a gagné en maturité et a su se forger une personnalité à part, à la fois mystérieuse et inclusive. On se rappelle déjà à l'époque de ses cheveux long et de son chapeau, look atypique pour le membre d'un boys bad. Tout ça était-il spontané ou calculé? Là encore, impossible à dire, un peu des deux peut être.
Harry a su en tout cas conserver et même prolonger cette personnalité dans sa carrière solo, refusant les tubes mainstream bateaux de ses homologues pour bâtir une espèce de pont entre le mainstream et l'indie. Déjà à l'époque, "Sign of the Times" n'avait rien de bien complexe et pourtant, il s'agissait d'une ballade rock à la fois simple mais qui détonnait au sien d'un paysage musical déserté par le genre.
Mais Harry Styles, ce n'est pas que de la musique, c'est devenu presque un art de vivre. Le jeune homme a cultivé son goût pour le mélange des genres, n'hésitant pas à porter des vêtements féminins ou à jouer avec la bisexualité. Et ce qui semblait charmant au départ a fini par se muer en malaise à force de répétition. Harry se garde bien de mettre les choses au clair sur sa sexualité et cette espèce de bienveillance inclusive infinie finit par devenir lassante sur la longueur.
"Harry's House", c'est l'expression même de cette lassitude. C'est un album ensoleillé, lumineux, creux, chiant et lénifiant. Harry a visiblement beaucoup écouté de funk et s'est dit que ce serait cool de remettre le genre au goût du jour. Sauf que du coup, tout ça ressemble à du funk joué par un petit blanc qui ne connait pas grand chose au genre et qui a écouté quelques titres avant de vouloir copier ses favoris. "Harry's House" est surtout un album très 70's dans lequel le chanteur conte fleurette à une fille le temps de 13 titres dont aucun ne ressort vraiment ou reste en mémoire. Au mieux, quelques passages par ci, par là sont sympa à écouter mais globalement, c'est un album de farniente, un truc fainéant, pauvre musicalement autant que dans les paroles, dans lequel Harry n'a jamais rien de profond ou d'intéressant à raconter, un truc chiant comme de la bouffe dans un resto vegan en plein milieu de Paris. On retrouve même des ballades acoustique qu'on croirait écrite par Ed Sheeran époque 1D (tiens, en voilà un autre bel exemple de déchéance musicale). On gardera peut être Daydreaming, rare titre moderne, qui flirte avec le RnB et s'avère un peu moins ennuyant que les autres. Sinon, Harry veut faire croire qu'il est un chanteur d'indie pop mais il a visiblement oublié tout sens de la mélodie.
Les critiques vont se palucher sur cet album, en portant aux nues son originalité sauf qu'ils ont oublié que si l'album se démarque du tout venant de la production musicale, c'est parce que celle ci est médiocre dans sa globalité : au royaume des aveugles, les borgnes sont les rois et Harry est un borgne à peu près intelligent dans un royaume d'aveugles déficients mentalement.
Don't believe the hype.