Un retour de Raphaël en 2020, ça me donnait envie de rire. Il incarne pour moi un cliché de la chanson française du début des années 2000 avec son tube Caravane, et il se trouve qu'il a changé de registre pour devenir un tout autre cliché avec Haute fidélité. Portant fièrement des lunettes dont les verres sont teintés en bleu sur les plateaux télé et avec des paroles improbables, j'ai vu Raphaël chanter Personne n'a rien vu dans une émission et le morceau m'a marqué. L'artiste est maintenant dans la case "bobo de service" et la tentation de découvrir ce que donnait l'intégralité du disque était bien trop grande.
Et vous savez quoi ? J'ai trouvé ça plutôt travaillé. Je ne comprends toujours rien aux textes, mais on sent qu'il y a un concept, une patte, une envie de se démarquer qui ne le fait pas tomber dans la nullité pour autant. Même sur les duos du disque, il ne choisit pas la facilité pour ses collaborateurs. Par exemple, dans son duo avec Clara Luciani, je n'avais jamais entendu Clara chanter de cette façon-là, et j'aime bien quand on fait des duos à contre-emploi de temps en temps, c'est une démarche qui me plait.
Pas un grand album, mais ça m'a quand même surpris. Il y a du travail sur les arrangements et les mélodies fonctionnent bien.