Peut-on rester pendant 20 ans (Eh oui, 20 ans déjà depuis l'hypnose béate de "Blue Lines"…) à la pointe de l'expérimentation ? Non, mais Massive Attack trouve avec "Heligoland" une solution élégante au vieux dilemme "avancer ou mourir" : reprendre certaines vieilles recettes qu'on a soi-même inventées, qui ont depuis été ré-assaisonnées avec goût par d'autres, et les revisiter avec l'application, la cohérence intellectuelle et l'élégance qu'on a acquises avec l'âge, avec l'expérience. Pour peu que l'on accepte que l'inspiration de Massive Attack s'est désormais réfugiée dans la création de textures sonores plus que mélodies inoubliables, cet "Heligoland" qui nous emporte certes moins loin dans ses brumes éthérées et ses ambiances hébétées que "Blue Lines" ou le magnifique "Mezzanine", nous offre au final le plaisir subtil d'une plénitude nouvelle. [Critique écrite en 2010]