Hell Awaits par Claire Magenta
Malgré un premier album méchamment foutraque handicapé par des compositions brouillonnes et plus (5), Show No Mercy doté déjà de quelques futurs classiques (Die By the Sword, Antichrist, Black Magic) fut à l'époque rien de moins que le plus grand succès du label Metal Blade (créé une année plus tôt par Brian Slagel en 1982), soit la rampe de lancement idéale pour un metal extrême balbutiant et bouillonnant. L'une des particularités des débuts de Slayer, en plus d'avoir un son des plus roots (comprendre sous produit)(6) est de s'inscrire dans un thrash metal fortement teinté de black metal. Après un EP sorti l'année suivante intitulé Haunting The Chapel et un mini-album studio enregistré dans les conditions d'un live, Live Undead, Slayer déboule en 1985 avec le ténébreux Hell Awaits clôturant à la fois leur période proto black et leur dernier album pour le label de Slagel. L'EP de 1984 avait déjà montré quelques changements, des compositions moins linéaires, plus sombres et plus complexes sans garder ce dénominateur commun et viscéral: une violence musicale des plus traumatisantes et efficaces (le terrible Chemical Warfare sur Haunting The Chapel). Les atmosphères se font dès lors plus noires à la gloire du grand Satan telle l'introduction du dantesque titre éponyme Hell Awaits.