Un an et demi après leur chef-d'oeuvre "The Infamous", le duo new-yorkais remet le couvert en balançant une autre oeuvre majeure dans le monde du hip-hop.
Une nouvelle fois entourés de rappers haut de gamme (Nas, Raekwon, Method Man), Prodigy et Havoc nous jettent en pleine face un album sombre, parfois lugubre. Au-delà de la rime et des beats, les lyrics créent une atmosphère plombée du début à la fin ; d'ailleurs la frontière avec l'horrorcore n'est pas bien loin par moments ("Bloodsport", "Extortion", "G.O.D. Pt. III") aidé par des nappes synthétiques pesantes et menaçantes.
Ainsi l'ambiance générale de Hell on Earth est grave. Près d'une heure où les deux MCs rivalisent du verbe pour encore mieux happer l'auditeur, le confronter à la réalité de la hood life.
Le titre Hell on Earth parle de lui-même. Retranscription, autobiographie de mecs qui ont vécu et grandi à travers les gangs, les meurtres, les codes de la rue qui régissent la vie, et la mort.
La jungle comme disait Grandmaster Flash dans "The Message".
"It's like a jungle sometimes.
It makes me wonder how I keep from goin' under."
Un album qui vous cloue sur votre chaise tant par ses paroles que par la qualité de la prod.
Majeur.