Avec son sixième album, Alicia Keys livre un bel album tout en sobriété, mais qui manque encore un peu d’âme. Review.
En revenant en mai dernier avec « In Common », Alicia Keys annonçait un des retours les plus excitants de 2016 : nouvelle image toute en sobriété et nouvelles sonorités plus minimalistes, éloignées des prouesses vocales qui jalonnent ses nombreux tubes. Après 15 ans de carrière, et autant de millions de disques vendus, ce sixième album d’Alicia Keys pouvait donc être celui du challenge, de la prise de risque ! Ce n’est pas vraiment la cas…
Avec « Here », Alicia nous emmène chez elle, à New-York « concrete jungle where dreams are made of ». Des titres comme « The Gospel » ou « Pawn It All » respire l’âme de la ville. Elle nous raconte également l’histoire des filles d’Harlem, Brooklyn ou du Bronx dans « She Don’t Really Care ». En somme le changement pour Alicia, à l’instar de Lady Gaga sur son dernier album, est de revenir aux sources. Revenir à des sonorités plus soul et moins pop comme sur ses deux derniers albums.
Un court métrage d’une vingtaine de minutes, en noir et blanc comme la totalité de l’imagerie de cette nouvelle ère, intitulé « The Gospel » accompagne d’ailleurs la sortie du disque, et illustre 6 de ses titres.
Sur « Here » n’y a aucun tube catchy à la « No One », « Girl On Fire » ou « Doesn’t Mean Anything » qui se détache du lot. Le disque est plutôt à concevoir comme un ensemble, très cohérent, sur ce qui nous différencie et nous rassemble, en témoigne « Blended Family (What You Do For Love) », single sur les relations au sein d’une famille recomposée :
Hey, I might not really be your mother
That don't mean that I don't really love ya
And even though I married your father
It’s not the only reason I'm here for ya
« Here » est donc plus un album qu’on écoute dans son intégralité, plutôt qu’une compilation de titres dans lesquels on aime piocher. Bref, quelque chose de très ambitieux à l’ère de streaming ! La relégation en bonus track des deux premiers singles « In Common » et « Hallelujah » témoigne aussi de cette volonté de proposer un projet structuré. Il est vrai que le son du premier titre jure avec le reste de l’album plus organique. Les seuls points vraiment négatifs sont les nombreux interludes qui coupent l’écoute. A zapper pour profiter au mieux de ce disque !
En résumé, Alicia Keys livre un sixième album très beau et plaisant à écouter mais qui manque encore d’un supplément d’âme. Car si elle évoque beaucoup de choses très importantes à notre époque, elle ne parle toujours pas d’elle. En ajoutant ce petit quelque chose en plus, elle aurait pu en faire un disque vraiment mémorable. On attendra le prochain pour ça.
Pour l’instant aucune tournée n’est officiellement d’actualité, donc rien de mieux qu’un retour en arrière, il y a 3 ans lors de son passage à Marseille pour le « Set the World on Fire Tour » !
A retenir : « Blended Family (What You Do For Love) », « Illusion of Bliss » et « She Don't Really Care ».