Heresy
7.8
Heresy

Album de Lustmord (1990)

Qu'en 1990, Lustmord sorte un Heresy d'une telle profondeur stylistique et thématique alors que la scène indus ou EBM commence à peine à s'extraire de ses clichés eighties en dit assez long sur la distance qui sépare Brian Williams de ses contemporains. Lui, il évolue avec une dizaine de révolutions solaires d'avance, les autres peuvent continuer à maltraiter leurs pauvres boîtes à rythmes.
Heresy se veut peut-être plus riche dans ses structures : davantage de sonorités, quelques voix (attention, il n'est jamais question de chant à proprement parler), des instruments détournés de leur fonction première dans une optique bruitiste et toujours, inlassablement, cette profondeur de basse, inégalée.
Les six chapitres qui composent cet album pourraient sembler redondants, et peut-être que pour le non-initié, c'est la discographie complète de Lustmord qui pourrait souffrir de cette critique, mais il faut oublier le format "chanson" lorsqu'on aborde une telle œuvre. Oubliez les festivités, les quizz musicaux où l'on reconnaît un tube dès la première mesure ! Ici, tout n'est que déclin, décrépitude, bande son de la chute de l'humanité abandonnée de Dieu.
La musique de Lustmord provoque chez l'auditeur un état mental redevable autant à l'hypnose qu'à la transe, c'est un malstrom d'images et de mots montant tout droit du subconscient. Il est inutile de lutter, ce serait comment tenter de retenir les eaux d'un barrage à mains nues : mieux vaut se laisser emporter, c'est encore le meilleur moyen de survivre...
Frédéric_Schwar
9

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Créée

le 19 mars 2013

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