Heroes are hard to find, leur 9eme album sortie en 74.

A ce moment là le groupe est au plus bas.

Les résultats commerciaux sont assez décevants (ce qui est relatif quand on connait la vraie galère dans laquelle vivent 99,9% des groupes dans le monde y compris des génies, en particulier dans le domaine du jazz..mais bon c'est un autre sujet), le groupe, donc, n'arrive pas à investir la court des grands commercialement parlant, Bob Weston le brillant soliste qui avait tant apporté à l'album précédent est viré dû au fait qu'il fricotait avec la femme du batteur, le manager se barre et forme un faux Fleetwood mac avec qui il organise une tournée. Le band est alors obligé de se lancer dans un long et épuisant procès..Pour ne rien arranger les relations commencent à tourner sérieusement au vinaigre entre John et Christine Mcvie...

A bout de force le nouveau leader du groupe, Bob Welch (un musicien qui mériterait une réhabilitation, et fissa! ) emmène les musiciens en Californie où ils rentrent en studio. Quelques semaines plus tard le groupe en ressort avec Heroes are hard to find

Bon déjà il y a la pochette, qui fait peur

Il s'agit du batteur en slip avec un môme, en mode glauque en plus ..Il y a des pochettes comme ça, dans l'histoire du rock, qui peuvent servir de point de départ intéressant pour réfléchir à la théorie du présentisme en histoire . Celle cie n'est pas la pire (souvenez vous de Blind Faith) mais elle aurait sa place dans le débat.

Quoi qu'il en soit il faut reconnaitre que ce n'est pas le style de pochette qui va attirer le chaland.

Qu'en est il de la musique ?

Une fois encore le groupe se réinvente complètement !!

Le son est totalement différent des autres oeuvres du band. Dès l'ouverture on entend que Fleetwood mac avait envie d'un album plus produit, plus américain, avec la présence de nombreux cuivres. Heroes are hard to find ouvre les hostilités avec Christine au chant. Un morceau up tempo qui sert également de premier single. Mauvais choix. Mauvais choix car le morceau, sans être mauvais, n'atteint jamais son plein potentiel. Les cuivres sont trop sages, la chanson ne groove pas vraiment, ce qui est un comble pour un groupe qui possède une rythmique aussi fantastique que Fleetwood mac et la mélodie n'est pas inoubliable.

On continue avec un tunnel de trois chansons plus ou moins psychédéliques. Coming Home en particulier est un morceaux brumeux qui m'a longtemps laissé sur le bord de la route. Au delà de sa construction, le son étouffé de l'ensemble peut s'avérer assez rédhibitoire au début . Il m'a fallu plusieurs écoutes pour commencer à apprécier le magnifique travail sur les synthétiseurs et les guitares dans cette chanson. Il faut se laisser porter par ce son irréel pour en saisir toute la profondeur! Angel et Bermuda Triangle, les deux morceaux qui suivent, sont également très arrangés, totalement à l'opposé de l'album précédent, qui était simple et direct. Au début je dois reconnaitre que les solos de Weston me manquait, mais au fur et à mesure j'ai accepté la nouvelle direction du band et leur décision de davantage travailler sur le son que sur les démonstrations musicales. Une fois la surprise passée, et le temps aussi de s'adapter à ce son étouffé qui donne une ambiance très spéciale au disque, j'ai fini par aimer Angel et Bermuda triangle. La suite est une des plus belles chanson de Christine, "Come a litle closer". Une mélodie fantastique chantée avec une voix charmante au sens premier du terme, c'est à dire qui vous charme comme la flûte charme le serpent, on est presque obligé d'appuyer sur repeat, encore et encore! She's changing me et Bad loser sont dans le ventre mou de l'album. Je suis de ceux qui pensent qu'on ne peut pas vraiment éviter les creux dans un disque, il y a un moment où l'attention du spectateur s'évade un peu. Il faut alors des chansons qui font le job. Ces deux morceaux, aux très belles mélodies mais aux arrangements beaucoup plus classiques, font parfaitement l'affaire. Silver heels remonte la pente avec ses belles harmonies vocales suivis par prove your love qui est, à mes yeux, une des plus belles chansons de Christine Mcvie. Une mélodie et un swing tout en nuance mais totalement sensationnel!

Born enchanter est une synthèse du travail extraordinaire de welch sur ce disque où il mélange les mélodies pop avec un son très travaillé aux accents psychédéliques (merveilleux piano dans cette chanson). Une des plus belles œuvres de welch au sein du groupe.

L'album se termine par un long coda sympathique sans être renversant...Disons que c'est un retour sur terre en douceur.



Au final Heroes are hard to find est un nouvel album totalement surprenant du groupe, il faut plusieurs écoutes pour dépasser l'aspect déceptif qu'il peut avoir au premier abord lorsqu'on aime le disque précédent..Avec le temps il apparait pour ce qu'il est : un bijou

Hervé_Bertsch
8
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le 1 août 2023

Critique lue 22 fois

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Hervé Bertsch

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