Hesitation Marks c’était l’album que j’attendais avec impatience cette année. Plus ça avançait, plus j’appréhendais. Trop électronique et pas assez crade ni assez torturé pour être un bon album qui étonne. Et finalement, le résultat n’est pas si différent de ce qu’on a pu écouter de la part de Trent. C’est là le problème en fait. On a l’impression avec cet album que Trent ne se mouille pas. Ça sonne comme un album fait directement et seulement pour les fans, sans se soucier de remuer le monde musical. Après, il faut dire que cinq ans se sont passés depuis le Wave Goodbye Tour, qu’il s’est marié, qu’il a eu des gamins etc. Alors oui, on peut comprendre qu’il ne veuille pas trop se mouiller avec son retour, mais bon, ça sonne fade. On est loin de la rage, du désespoir et autres émotions NINesque des Still, The Downward Spiral etc. Et d’ailleurs, en parlant de TDS, si les pochettes de TDS et Hesitation Marks se ressemblent tant, je ne pense pas que ce soit anodin. Il y a certainement une volonté de Reznor de nous faire comprendre qu’il garde toujours cet œil sur son passé torturé mais que maintenant, c’est fini, la vie est plus cool et plus calme. Qu’il y a eu HTDA et des BO entre temps et que maintenant, bah il voit la vie autrement, plus besoin d’hurler sa haine et son dégoût à son âge. Pas de prise de risque, du NIN comme on connait, pas de surprise, l’impression d’écouter la suite logique de The Slip alors que 5 ans se sont passés entre les deux.
Malgré ça, on ressort quelques bons morceaux, notamment « All Time Low » qui rappelle avec plaisir « Closer », « Copy of A » et « Came back Haunted » qui pourraient s’inscrire assez facilement dans un Pretty Hate Machine mais en laissant de côté l’aspect indus bien crade de cet album, « Various Method of Escape » et « Find My Way » qui eux en fait pourraient plutôt s’inscrire dans la BO de The Girl with the Dragon Tattoo, mais qui n’en restent pas moins cools avec leurs beats éléctro un peu planants.
En bref, y’a pas grand-chose à passer, sauf peut être « While I’m Still Here », « Satellite » et « Everything ». Ces deux derniers morceaux sont certainement trop faciles d’écoute pour moi. C’est ‘catchy’ et tout mais, ça ne me va pas...
Au final, ce n’est pas le meilleur de NIN, mais il n'y a pas non plus de faux-pas pour Reznor. Un album qui mélange un retour aux premiers albums pour contenter les fans et qui s’inscrit en même temps dans la continuité de The Slip en gardant ses sonorités de moins en moins brutales Pas de déception, mais pas de grosse claque non plus. Par contre, j’ai pu lire certaines personnes dire que cet album ne devait même pas figurer au sein de la disco de Trent : faut pas pousser non plus..!