Le groupe Kakkmaddafakka et son nom si imprononçable* (aussi imprononçable que leur musique est fresh) nous vient tout droit des froides contrées norvégiennes. Enfin tout droit c'est un grand mot, il leur en aura fallu du temps depuis 2006 et leur premier EP pour enfin sortir un album en France. Hest, leur deuxième LP est le premier à parvenir jusqu'à nous.
Composé de deux frangins et quelques potes, le groupe est en fait à géométrie variable. Ils seraient entre cinq et huit mais se sont déjà retrouvés à douze sur scène. Ils ont grandi pas loin de Röyksopp ou des Kings of Conivence, originaires eux aussi de Bergen. Mais surtout ce sont les petits protégés du producteur Erlend Øye, qui après avoir porté The Whitest Boy Alive au succès, a permis aux Kakkmaddafakka de gagner en maturité pour enfin dépasser la scène locale.
C'est pas que l'on ratait le groupe du siècle jusque là, mais il faut dire que leur pop acidulée fait du bien aux oreilles. Hest est un album agréable et dansant comme il en faut pour garder la bonne humeur en septembre. Restless ouvre l'album à 100 à l'heure. Mélodie entrainante, section rythmique efficace, riffs tubesques. Dommage que tout le reste de l'album ne soit pas au même niveau. Tout n'est pas à jeter, au contraire, mais seules quelques pépites émergent.
Your Girl, à propos de cette fille si parfaite qui a eu la mauvaise idée d'être déjà prise et Is She, à propos de cette (autre ?) fille qui a eu la mauvaise idée d'être trop jeune, sont bien plus mélancoliques avec ce piano qui devient presque omniprésent. Heidelberg, morceau instrumental, bien plus rock, vaut aussi le détour.
Enfin, Drø Sø a beau venir du Nord, le morceau n'en est pas moins exotique à souhait avec son refrain en langue locale. On n'y comprend rien et finalement, c'est pas plus mal vu les paroles un peu gnan-gnan de certains autres morceaux. Conclusion joyeuse de l'album, plutôt déjantée, elle bénéficie elle aussi d'un piano omniprésent qui lui donne un air enjoué qui mérite le détour.
Au final, l'album n'est pas excellent, loin de là. Mais certains morceaux surnagent nettement. La pop étincelante des Kakkmaddafakka est fun, accrocheuse, certes parfois un peu brouillonne mais certainement encore en évolution. A ranger quelque part entre Fool's Gold, Vampire Weekend ou Two Door Cinema Club, mais il y a encore quelques marches à gravir avant de parvenir à leur hauteur. Prochaine tentative annoncée avec un troisième album prévu pour l'automne 2012.
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