Après Champagne Pour Tout le Monde, Caviar Pour Les Autres, superbe synthèse de
ses années 70, Higelin revient en 1982 avec un disque annonçant du changement,
mais simplement nommé Higelin 82. Malgré le retour de ses compagnons Simon
Boissezon et Louis Bertignac aux guitares sur certains morceaux, il s’agit bien
d’un album de renouveau, où les rythmes servent de pierres angulaires aux
compositions (Eric Serra à la basse ne doit pas y être étranger). Tout d’abord,
les trois premières chansons sont imprégnées de rythmes du monde. Avec “Encore
Une Journée D’Foutue” et “Nascimo”, musiques des îles et avec “Jack Au Banjo”,
folklore nord-américain. Le ton est plutôt léger et Higelin parle volontiers
d’oisiveté. Ensuite, retour au rock et ses textes de désillusion avec “Boogie
Rouillé” et “Lobotomie/Autonomie”, mais avec l’ajout de cuivres qui donnent un
côté festif. Entre temps, le très classe jazz de “Manque De Classe”, où même la
diction joue sur le rythme, fait mouche. La fin est moins prenante, avec deux
ballades aux paroles qui semblent un peu bâclées, et une longue variation autour
d’une basse dynamique…mais longue. Par rapport à ses géniaux prédécesseurs cités
plus haut, Higelin 82 est donc décevant, même s’il demeure un album honorable.