Pour aimer vraiment "Hollow Meadows", il faut sans doute abandonner temporairement l'idée que Richard Hawley puisse nous écrire un autre chef d’œuvre absolu comme "True Love's Gutter". L'écouter comme l'album de convalescence qu'il est, comme l'envie, le besoin de légèreté et de lumière après un tunnel de douleur : a priori Hawkey se récupérait d'un problème de colonne vertébrale et souffrait encore le martyre quand il a écrit ces chansons. En accepter la déroutante hétérogénéité, ses détours par des ambiances musicales variées : country ici, rock indie là (des échos du camarade Edwyn Collins), grande variété américaine ailleurs, on passe du coq à l'âne sur "Hollow Meadows". Se laisser tout doucement envahir par la majesté absolue de la voix de Hawley - toujours la plus belle de notre époque - et par la suprême élégance de ses compositions aux mélodies infectieuses. Et alors que "Hollow Meadows", qui nous avait un peu déçu à l'origine, devient notre disque de chevet de cette fin d'année, pester encore une fois contre le manque de reconnaissance absurde d'un talent aussi éclatant. [Critique écrite en 2015]