Revoir Nebula sortir un nouveau disque en 2019 tient du miracle, tant Eddie Glass semblait avoir disparu des radars depuis une dizaine d'année. Et c'était avec tristesse que j'évoquais dans ma chronique de Atomic Ritual qu'il ne serait jamais estimé comme il le devrait, tant pour moi Nebula est un groupe majeur de ces vingt dernières années. Dépassant largement le cadre stoner auquel il fut rattaché à ses débuts (Eddie Glass et Ruben Romano venant de Fu Manchu), Nebula s'est bâti entre 1997 et 2010 un discographie sans faille, trônant depuis l'ombre sur le monde du rock psychédélique.
Alors l'annonce d'une reformation puis d'un nouvel album ont fait de la groupie que je suis un homme extrêmement heureux. Mais malgré mon enthousiasme débordant, c'est fébrile et quelque peu inquiet que j'ai d'abord lancé ce Holy Shit, craignant ne pas retrouver ce qui faisait la magie du groupe. Dès le premier morceau, tout doute fut balayé. Nebula est bien de retour pour reprendre la place qui était la sienne. Entre le jouissif "It's all over", parfaite synthèse de tout le savoir-faire d'Eddie Glass, un "Witching Hour" groovy à souhait, ou cet inaugural "Man's best friend", aucun morceau ne déçoit. Le groupe s'autorise même une escapade presque surf rock sur "Fistfull of pills", tandis que "Tomorrow never comes" n'aurait pas dépareillé sur To the center. Et même le morceau final, rêverie presque pop de sept minutes, laisse entendre une nouvelle facette pas désagréable du tout.
Les dix titres de ce Holy Shit sont absolument parfaits, Nebula revient comme s'il n'était jamais vraiment parti. Le résultat dépasse les attentes qu'avaient éveillé ce retour aux affaires, et donne à espérer de très belles choses pour la suite. Et peut-être même donner un peu de reconnaissance à ce très grand groupe.
Critique écrite en 2019, et publié sur Xsilence.net