Les retrouvailles de Sylvan pour le concept album viennent d’accoucher de Home, un neuvième album narrant les doutes et les angoisses d’une jeune femme découvrant dans le coffre d’un grenier une série de textes sur la famille, les enfants et autres source de réflexions mélancoliques. Disons-le tout net, le résultat titille sévèrement la réussite d’un Posthumous Silence (2006) nimbé de lyrisme féérique, entre ondes électriques (« In Between ») et spleen éclatant (« With the Eyes of a Child »). Un univers musical d’une grande richesse qui sait convoquer un orchestre (« Not Far From the Sky ») et même des chœurs dramatiques sans pour autant en faire un gadget “m’as-tu entendu“.
Avec une section rythmique toujours portée par Sebastian Harnack et Matthias Harder, nous avons l’empreinte d’un Sylvan planant et libéré (« Shaped Out of Clouds ») qui évoque parfois l’ombre portée de Marillion (« Black and White »). En jonglant entre pop contrastée (« Shine » et son brutal riff à la Dream Theater) et somptueux morceaux de bravoure (« The Sound of Her World »), Sylvan maintient l’intensité plus d’une heure et quart. La faute aussi aux claviers vertueux de Volker Söhl et au talent du nouveau guitariste Jonathan Beck, 18 ans à peine.
Captivant d’un bout à l’autre, Home tisse avec invention d’élégants motifs mélodiques. Il intrigue, irrigue et attire. Lentement, surement, la voix de Marco Glühmann, à la fois expressive, plaintive et passionnée, nous emmène dans cet univers teinté de sombre mais aux éclats lumineux de grande intensité. En privilégiant les respirations et les variations au fil d’une splendide production, Sylvan déroule un album plein d’émotions à placer pas très loin du sommet de leur pile discographique. Rien de moins.