Au milieu des années 80, les Mekons sont ailleurs. Tous leurs disques, je dis bien tous, entre Fear and whiskey et I love Mekons, sont d'une singularité complètement géniale, qui fait d'eux de véritables ovnis dans l'histoire du rock. Avec Adrian Borland et les types de Felt, ils sont probablement les artistes les plus sous-estimés de la décennie. Leur collectif est sans équivalent. Écouter un disque des Mekons, c'est avoir l'impression immédiate d'avoir affaire à une bande de potes qui prennent un pied incroyable à jouer ensemble. Ils chantent plus faux que les autres, jouent moins juste et leur production (en bonne partie leur propre œuvre) est plus foireuse. Mais il y a chez eux quelque chose que les autres n'ont pas. Quelque chose d'attachant, d'indéfinissable. Je voue un culte aux Mekons, c'est comme ça, et je ne vois pas comment il pourrait en être autrement. Je suis tellement attaché à eux que j'ai l'impression qu'ils font partie de ma famille.
J'ai choisi Honky Tonkin' pour faire ma première chronique sur le site. Je ne peux pas dire que c'est mon album préféré des Mekons, car je les aime tous d'un amour sans limite. Sur ce disque, ils chantent tous, ou presque. Langford, Timms, Greenhalgh (quelle voix ce mec bordel!), même Rico Bell avec le Sleepless Nights de Boudleaux Bryant, dont Gram Parsons avait en son temps, magnifié le Love Hurts. Ce même Parsons que les Mekons reprennent avec Sin city. Oui oui, au milieu des années 80 il y a des types assez couillus pour reprendre du Gram Parsons, et de quelle manière! Les reprises des Mekons, en passant, sont toujours la marque d'une fascination non dissimulée pour la "musique cosmique américaine". Et puis bon, ces compos de malades quoi! Kidnapped est peut-être mon morceau favori du groupe, mais ça, ça n'a aucune importance.
Après avoir lu une critique de Fear and Whiskey sur ce site, je sais maintenant que je ne suis plus seul à penser cela, qui peut paraître fou mais dont j'ai la plus claire certitude: les Mekons sont le meilleur groupe de rock de l'histoire. Je les aime, car ils sont géniaux. J'ai l'impression qu'ils ont toujours été là.
Écoutez les Mekons, n'importe quel album, mais écoutez-les. Il le faut.