Certes, Noir Désir n’existe plus. Mais à entendre Horizon je pense que l’âme de ND c’était bien Cantat. Une âme sombre peut-être, si on veut vraiment rentrer dans un débat sordide sur la question de « doit-on laisser s’exprimer un homme qui a commis un crime patatipatata ». Mais la question n’est pas là, je ne veux pas faire de digressions et juste parler musique.
Bercée à Noir Désir depuis le ventre de ma mère et pendant toute mon enfance, adolescence, jusqu’à aujourd’hui, j’ai mis du temps à oser écouter Horizons. La peur d’une déception était grande, aussi le scepticisme quant à ce « retour » de Cantat un peu masqué derrière son duo. Et une petite part de culpabilité enfin. Ce malaise que certains ressentent en disant « je ne peux plus écouter Cantat », moi je ne l’ai pas car je ne peux juste pas penser la musique sans penser à lui, mais tout de même, un petit doute.
Cet album, je l’ai ressenti surtout comme une ambiance. Assez simple musicalement, moins sophistiqué, mais atmosphérique. Mais les textes sont si beaux, de la poésie travaillée avec délice (particulièrement Horizons et Droit dans le Soleil, enchaînés ouah même si Ma Muse est au-dessous du lot en intro c’est dommage). Moins abstrait que sur certains albums, ce qui me plait pas mal. Le calme m’a rappelé Saez dans son Paris-Varsovie-Alhambra (à moins que ce soit Saez qui rappel Cantat…). De belles mélodies, parfois du « parler chanté » (Ma Muse) parfois du bon rock (le Creux de ma Main), on retrouve les harmonicas à la Sombres Héros de l’Amer (Le Creux de ma Main) ces effets vocaux dont seul Cantat à la secret (Terre Brûlante, Horizons) et même du Folk (Glimmer in your Eyes). Je suis moins convaincu par Majesté et Avec le Temps, surtout pour ces effets éléctro WHY ?
Je suis donc partagée à cause d’une certaine irrégularité des morceaux et le côté un peu répétitif, mais des textes et une voix qui me touchent tellement.
Oui, on ne retrouve pas de guitare à la Tostaky, mais Tostaky était déjà bien éloigné de Des Visages des Figures, bien plus calme que les autres. Le virage continue ainsi. Ce n’est pas lemeilleuralbumdetouslestemps, comment le pourrait-il ? Mais c’est un pied à l’étrier, c’est plein d’émotion, une expiation musicale.