Host
6.8
Host

Album de Paradise Lost (1999)

Il est grand temps de réhabiliter ce très grand album qu'est Host des anglais de Paradise Lost. Dénigré à sa sortie autant par la presse metal que par les fans du groupe, dénigré par moi aussi pendant très longtemps, et ce de manière totalement injuste, il s'agit sûrement d'un des meilleurs albums du groupe, certes dans un style totalement différent de la majeur partie de leur discographie.


Aussi insaisissable qu'un serpent (ne me remerciez pas pour cette comparaison aussi géniale qu'originale), le groupe de Hallifax revient en 1999 avec la ferme intention de sortir l'album qui leur assurera enfin le succès. Malheureusement, ce fut comme on le sait un bide total, un échec cuisant, le contrat qui les liait à EMI fut rompu et le groupe sorti exsangue après cet album. Pourtant, ce n'est pas la qualité de l'album qui est à remettre en cause, loin de là tant il s'avère excellent, mais plutôt l'accueil du public et de la critique qui ne comprirent pas ce changement d'orientation. Suivant pourtant la voie ouverte avec One Second deux ans plus tôt, Paradise Lost s'enfonce avec Host encore plus loin vers une musique de plus en plus synthétique, de plus en plus pop si ce terme à quelque sens ici, et qui lui valu immanquablement d'être comparé à l'époque à Depeche Mode. Et ce fut sûrement cette comparaison certes évidente mais réductrice qui précipita la chute de ce disque qui ne méritait pas un tel sort.


"So Much Is Lost", qui ouvre l'album ne laisse pas planer le doute trop longtemps, il s'agit d'un tube imparable. De toutes manières, prenez n'importe laquelle des chansons du disque et vous vous retrouverez avec un morceau qui aurait pu/du devenir un tube (si vous avez des réserves quand à cette affirmation, essayez donc "Nothing Sacred", "In All Honesty" ou bien "Permanent Solution", après ça, je ne peux plus rien faire pour vous). Cet album se distingue aussi par des choeurs féminins présents sur plusieurs morceaux, comme le sublime "I'ts Too Late" et ses montées de violons belles à en pleurer. Tout est ici parfaitement réglé, chaque détail est ouvragé avec une finesse folle, et si le groupe à abandonné ici tout ce qui se rapporte au metal d'antan, il n'en demeure pas moins que les ambiances sont toujours aussi travaillées, et presque plus sombre qu'auparavant.


Longtemps relégué à l'erreur de parcours, ou au mieux minimisé dans la carrière de Paradise Lost, "Host", avec le temps, finit par s'imposer comme un des grands disques de la fin des années 1990. Paradise Lost montre ici que peut importe le style, son talent n'en demeure pas moins immense, et prouve une nouvelle fois sa formidable capacité à expérimenter, à ne jamais faire de surplace. Un album à (re)découvrir d'urgence!


PS: Et si Host doit encore être comparé une énième fois à Depeche Mode (GRRR...), on en parlera alors comme du meilleur album que Depeche Mode n'ait jamais enregistré, ni plus ni moins.


PS' (promis j'arrête après): Cela n'engage que moi, mais je trouve que cet album et le Perdition City d'Ulver forme une sorte de diptyque urbain absolument fascinant, Host en étant la facette la plus lumineuse, la plus accessible aussi.

El_rodeo
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le 16 juil. 2016

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