Alors oui, il y a le mythte, la chanson Hotel California, grandiose et éternelle, mais qu’en est-il de l’album homonyme ? Qu’est-ce que les Eagles ont fait d’autre ?
Eh bien, quelques belles choses ! Si l'album est surtout connu pour sa chanson titre, Hotel California, il y a évidemment une raison sur laquelle il est nécessaire de s’attarder. Ce morceau, c’est un chef-d'œuvre intemporel dont chaque seconde nous transperce de sa beauté poignante, avec ces guitares sudistes propres, léchées et envoûtantes, cette voix légèrement rocailleuse qui parle du désespoir avec poésie et dignité, cette basse hypnotisante et surtout, ce solo divin.
Si cette chanson légendaire à l’atmosphère mystérieuse et aux paroles cryptiques représente l'apogée artistique des Eagles, et que l’on conçoit qu’il est difficile pour d’autres morceaux plus « lambdas » de prendre la suite du géant, l'album comporte tout de même son lot de moments forts.
Les ballades New Kid in Town et surtout la magnifique The Last Resort sont des exemples de la capacité des Eagles à créer des chansons à la fois douces et poignantes, toujours accompagnées de ce son sudiste qui les enrichissent, leur confère une âme.
Life in the Fast Lane est un autre point fort de l'album, avec son groove entraînant et mené par un Don Henley dont le timbre rappelle celui de Rod Stewart. On a ici l'essence du rock : des riffs bien léchés, une énergie contagieuse et des paroles racontant une histoire de style de vie effréné.
Le reste de l’album se situe en-dessous, bien que non dénuées de qualité, à l’image du cristallin Wasted Time, mais trop en manque d’inspiration pour captiver l’auditeur.
Dans l’ensemble, donc, Hotel California est une très bonne expérience auditive, même si la jubilation due au morceau phare, placé en premier, ne peut entraîner qu’une chute de l’excitation esthétique. Malgré ça, on se laisse attendrir par New Kid in Town, on se dandine sur Life in a Fast Lane, et on s’agenouille devant la beauté de The Last Resort. Du très bon.