Wouaw les bâtards ! C'était tellement nul que j'ai du réécouter « Ten$ion » pour être sûr d'avoir déjà apprécié le groupe auparavant. Et là, le kif est revenu ; ces flows de malade sur ces bonnes grosses sonorités Rave qui n'oublient jamais d'être Pop par ses hooks stupides et sa mise en scène malsaine. Ouf, je ne me suis pas fait avoir que par un effet de mode, l'album fonctionne encore très bien aujourd'hui. Même leurs pistes Rap avaient de la gueule, ce qui n'est pas le cas sur « House of Zef », qui en est composé de ¾/.
Bordel, comme c'est paresseux, plus vide qu'un album moderne de trap, on a l'impression de démos instrumentales, sans variations, sans évolutions, sur lesquelles ils posent, sans convictions. Tu tiens difficilement jusqu'à la fin de tous les morceaux. Les deux minutes de « Bang On Em » sont ce qu'il y a de plus fous, et ça ne l'est pas vraiment. Les titres plus rythmés laissent tout autant indifférent. Ils tentent des trucs sur la fin, comme des envies de futuristes, mais sur des compositions et instrumentaux toujours aussi fainéantes.
Ça aurait pu être un naufrage commercial s'ils n'avaient pas déjà commencé à couler avant. Les albums suivant « Ten$ion » étaient moyens, inégaux entre auto-parodie et quelques éléments de surprises. Le film « Chappie » a offert ce début de lassitude quant à la personnalité du duo. Les accusations d'abus sexuels et et d'homophobie n'ont pas aidé. Et au final, ce sont eux qui se sont lassés ; il n'y a plus d'envie sur ce dernier album. Et c'est dommage ! Il y avait encore tellement à explorer en compagnie de la voix érotique et enfantine de Yo-landi et le flow pataud de Ninja...
Les objets Pop sont éphémères, ont généralement du mal à perdurer, au-delà de la décennie qui les a vus naître. Et pour Die Antwoord, on se dira bientôt « c'était bien en 2012 » !