2015 est de retour Florence, divine enchanteresse gothique, préteresse rousse du (bas)rock, et The Machine, à l'origine de "Lungs" et "Ceremonials", deux grands albums pop qui m'ont accompagné à l'aube des années 2010. Bien sur, je l'attendais au tournant. Entre deux albums, il parait que la belle a été blessée, vie personnelle difficile, déception amoureuse entre autres (quoi d'autre ?). Parfait ! Cela ne pouvait que bien se marier avec son univers, sombre et lumineux à la fois !


Si j'espérais avec ce "HBHBHB" LE grand album de Florence Welch sur la mélancolie, il n'en est rien. Celui-ci nage constamment entre plusieurs eaux, plusieurs émotions. Il y a encore cette envie de donner au public cette grandiloquence de ses débuts, alors qu'elle n'a pourtant plus rien à prouver ; elle aurait pu se contenter d'une oeuvre plus intimiste, idéal pour l'instrospection. On se retrouve donc avec une Florence qui nous montre de titre en titre toute l'étendue de sa voix, mais qui finit par nous perdre à trop vouloir en faire, sans les mélodies prenantes dont elle nous avait habitué.


Bien sur, il y a quelques ballades sur lesquelles la Londonienne se livre plus, psalmodiant ce qu'elle a sur le coeur... mais perdues sur cet album, ces ballades désenchantées ne semblent faire office que de transition. Au niveau de la production, Markus Dravs, pourtant assez FM dans sa façon de procéder, (Coldplay, Arcade Fire, Mumford and Sons) n'arrive pas non plus à donner l'énergie voulue par les tubes de la reine, moins d'orchestration qui la porte. On perd en puissance comparé à ses débuts, le mariage ne fonctionne que par intermittence, comme sur ce "Ship to Wreck" qui ouvre "HBHBHB", des airs de R.E.M que l'on aurait aimé entendre plus souvent.


Si certains peuvent trouver ce troisième album bien fourni, j'ai cette tendance à le trouver plutôt peu cohérent, et il ne fera malheureusement pas parti de mes incontournables... elle aura finalement peut-être réussi son coup en m'offrant une déception amoureuse similaire à la sienne ! Mais l'Amour vaincra et j'attends avec curiosité la suite de son parcours. Après tout, je ne peux pas lui en vouloir d'avoir essayé de nous surprendre en se renouvelant un petit peu...


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le 6 oct. 2015

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