Au festival Rock en Seine en 2015, où ils ont eu droit à une scène un peu à l’écart des têtes d’affiche, ils m'avaient enchanté par leur énergie électro-pop servie par une voix agréable. J’avais ensuite réécouté leur seul album, notamment le morceau « Pools », en me disant que ce groupe avait décidément un fort potentiel. L’album How to Be A Human Being a confirmé cette intuition car quasiment chaque morceau est l’équivalent d’un “Pools” en qualité.
Les morceaux de Glass Animals font mouche car les instruments y sont dosés juste comme il faut pour trouver le bon équilibre entre sophistication et popularité. De plus, il y a là un grand patchwork de style : loin de se réduire à l’électro et la pop, les influences englobent un certain nombre de musiques du monde, et cela se ressent aussi bien dans les instruments que dans la manière dont ils sont employés. Une espagnolade de guitare, une flûte caribéenne ou un rythme tribal font ainsi très bon ménage avec des sonorités plus classiques du monde de l’électro.
Si “Poplar St.” est le tube évident qui s’impose à la première écoute, les autres morceaux se découvrent un par un : le refrain de « Lite Itself » ne tarde pas à donner la pêche, « Mama’s Gun » s’avère délicieusement planant, et les vibrations de « Cane Shuga » ne donnent aucun répit à nos oreilles. Les morceaux de How to Be a Human Being sont donc exemplaires à la fois par leur esthétique globale et par le choix des notes qui constituent les mélodies. A l’instar des meilleurs albums de Metronomy, The Knife ou Foster the People, ils forment une mine d’or facilement accessible pour tous les amateurs de sons électroniques actuels.
Au fait, d’où vient ce titre d’album fort bien pensé ? D’une démarche artistique qui l’est tout autant. En effet, pour écrire les paroles de cet album, Glass Animals a interrogé des personnes sur leur vie façon « Humans of New York » et a transformé en paroles des extraits choisis de ces confidences. L’auditeur pourra ainsi se plaire à reconstituer l’histoire et la personnalité des gens qui se cachent derrière chaque morceau. Certains artistes cherchent l’Homme d’un point de vue métaphysique, anthropologie ou sociologique, Glass Animals choisit la voie psychologique et c’est réussi.