Human
7.9
Human

Album de Death (1991)

Mon premier contact avec la musique de Death, c'est un extrait live au Dynamo 1998, avec une interprétation de Spirit Crusher. Moi qui à l'époque ne jurait que par Iron Maiden et Metallica, voir cette chanson pleine de changements de tempo, de riffs multiples, de vocaux qui faisaient peur, ça m'avait quelque peu refroidi. Bien des années plus tard, l'envie me prend de découvrir ce groupe que tout le monde décrit comme génial. J'ai acheté le premier album que j'ai trouvé, et c'était Symbolic. J'ai adoré et j'ai donc décidé de fouiner dans la carrière de ce fameux groupe (même si on se demande si le mot groupe correspond tant les musiciens sont remplaçables).

Je n'ai jamais écouté les oeuvres précédant ce Human, mais d'après ce que j'ai compris, il s'agit juste de death metal, avec des textes gores et un musique un peu plus accessible. Dans la carrière de Death, Human est ce qu'on peut appeler un album charnière. C'est le premier à être assez progressif, avec des structures complexes, des rythmiques variées, et des textes plus philosophiques. Pour ce faire, Chuck Schuldiner, le patron, s'entoure des musiciens de Cynic (Sean Reinert à la batterie et Paul Masvidal à la guitare). A la basse, on retrouve Steve DiGiorgio. Avec un pareil casting, comment ne pas retrouver de musique complexe et technique??

L'album commence par un roulement de batterie en fade-in, un petit riff sympa et bim! on nous rentre dans le lard direct avec un Flattening of Emotions bourré de riffs tous plus fouillés les uns que les autres. Ca continue avec un Suicide Machine tout aussi rageur et ainsi de suite. En moins de 35 minutes, les floridiens nous assènent 8 compositions toutes plus efficaces. Sans être aussi complexe et difficile d'accès qu'un Atheist, Death nous montre ici une capacité à aller plus loin que le reste de la scène death metal. Les acolytes de Schuldiner s'en donnent à coeur joie, et chaque riff est d'une technicité irréprochable. Steve diGiorgio brille tout au long de l'album (le break de Suicide Machine) et on reste estomaqués par ce mix entre violence, guitares harmonisées, soli virtuoses, et rythmes variés. Car même si les chansons composées par Schuldiner sont très fouillées, les patterns des chansons sont tout de même assez accessibles, pour peu qu'on se donne la peine de les écouter plusieurs fois. Et c'est ça qui fait, selon moi, la force de Death. Des chansons aux riffs imparables, avec des structures à tiroirs et des rythmiques complexes. Les 35 minutes de l'album passent sans qu'on s'en aperçoive, et c'est là l'essentiel!

Concernant le son général de l'album, il est discutable. On a entendu pire de la part de Death (Individual Thoughts Pattern est une horreur niveau son), mais comme quasi tous les groupes de l'époque enregistrant aux Morrisound de Tampa (c'est-à-dire toute la scène death metal de l'époque), le son aurait pu être mieux travaillé.

La pochette, quant à elle, est la première des trois oeuvres de René Miville chosies pour illustrer un album de Death. C'est particulier et assez singulier dans le milieu metal (en tout cas en 1991) et là aussi on peut y voir une certaine démarcation des floridiens.

Pour résumer, on est en présence selon moi d'un petit chef d'oeuvre de death metal progressif, qui aurait mérité peut être un meilleur traitement du son certes, mais qui a gagné son titre de classique.

Cendarman
9
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le 11 nov. 2024

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