Le cap du troisième album est l'un des plus difficiles à franchir, surtout lorsque l'on est un groupe aussi "important" que Arctic Monkeys, phénomène anglais dépassant largement le territoire habituel des groupes de rock adolescent. L'étonnant statut d'Alex Turner, porte-parole d'un pays plongé dans une crise autant économique qu'existentielle, lui a sans doute donné une furieuse envie de remise en question : il a emmené cette fois son groupe sur les routes américaines, à la recherche d'un psychédélisme californien éternel durci par des drogues dispensées par l'incontournable Josh Homme. "Humbug" parle donc de désir, c'est-à-dire d'individualisme et de maturité, plutôt que de désordre social. Mais, même raidies sous la puissance sonore américaine, les mélodies complexes et reptiliennes de Turner, son extraordinaire style vocal, alliés à un sens nouveau de la dramaturgie rock'n'roll, font toujours autant merveille. Leur meilleur album à date ? [Critique écrite en 2009]