Ce que je retiens de l'écoute du dernier Justice :
- Pot-pourri de leurs influences et de leurs propres albums, et ce dès les premiers singles : "One Night/All Night" aurait pu se trouver sur "Woman" (c'est fou comme les "voix" de Justice se ressemblent), "Generator" un mix entre "Stress" et "Phantom"... mais en moins fou.
- J'ai l'impression que cela est due à une prod' qui n'a jamais été aussi étouffée, qui au mieux peut donner un effet chill là où elle était percutante et crade sur "Cross", kitsch et Pop sur "Woman"... Mais je ne veux pas qu'un titre dégénéré comme "Stress" ou "Generation" soit propre, compressé jusqu'à l'aseptiser ! Je veux qu'il me dérange, qu'il me gratte dans les oreilles, qu'il me crispe ! Justice sont moins radicaux sur cet album.
- Enfin si, ils le sont pour des éléments que je n'ai pas pigé. Par exemple, certains breaks sonores, notamment sur "Dear Alan" ou "Explorer"... ce dernier aurait été, je pense, meilleur sans.
- Autre auto-influence (je relève comme ça, vous prenez ou pas) : "Incognito" rappelle "Alakazam" avec une fin à la "Contact" de RAM.
- La principale "nouveauté" vient de la propension du duo à se tourner vers la musique cinématographique sur de longues plages. Ben oui Hollywood ! Vous aviez appelé Daft Punk, qu'est-ce que vous attendez pour appeler Justice ? Je ne connais pas assez François de Roubaix pour le citer comme inspiration, par contre j'ai entendu ici et là l'influence des bande-originales 80's, de Moroder à Goblins en passant par Carpenter... évidemment, comme toujours.
- Si je salue les transitions sur cet album, "Harpy Dream" gagne la palme du morceau inutile (qui aurait pu se trouver en début de piste suivante ou fin de piste précédente)... qui va écouter ce passage seul ?
Au final, "HyperDrama" est un album très calibré. Sans doute pour cela qu'autant d'auditeurs sont déçus de la collaboration avec Thundercat ; rien ne dépasse. J'ai comme toujours pris du plaisir à l'écouter (après tout, "Pleasure" est un de leurs titres que je préfère) mais pour une fois, la surprise n'a pas été de mise, pied dans le passé aidant... espérons pour eux que l'autre pied dans le Cinéma passera la porte ! L'"Escapades" d'Augé sera à ajouter sur leur CV.