I Am Nemesis
6.8
I Am Nemesis

Album de Caliban (2012)

Les membres de Caliban sont solidaires. Le line-up n’a presque jamais bougé, comme leur musique qui est toujours la même au bout de 8 albums. Ils n’ont pas inventé grand-chose, mais ils ont suivi le bon filon. Un créneau saturé de toutes part que je ne nommerais plus, déjà bien chargé en merdes inaptes à produire quoi que ce soit sortant du lot. Régulièrement, ils arrivent quand même à satisfaire l’appétit de leur fanbase, très gourmande en mosh-parts puisque 2 ou 3 titres par album passent toujours bien en live. Après s’être vautré lamentablement sur leur EP de reprises l’an dernier, on leur souhaite de repartir du bon pied … mais bon ça, on leur souhaite presque après chaque opus. Et si cette fois c’était la bonne ?

Encore raté. Caliban sont partisans de la stagnation en musique, donc : « on prend les mêmes rythmiques, les mêmes mélodies, on les retourne un peu dans tous les sens, le résultat devrait être pas trop mauvais », vous vous souvenez ? Pour I am Nemesis, on cherche désespérément une branche à laquelle se raccrocher …Les paroles ? Ah oui, c’est un concept album en fait mais euh, comment dire …on s’en fout ! Les claviers sur “The Bogeyman” ? Du réchauffé ça, déjà entendu à l’époque de The Awakening… Les refrains gays sont comme d’habitude, donc gays (“Memorial”, “Davy Jones”, “Open Letter”, “Modern Warfare”), dépourvus de toute recherche, attendus au tournant et encore une fois…gays.

La première phrase qui ouvrait l’album (« You Gotta Be Fucking Midding Me »), ils devraient se la poser eux-mêmes. Plus de 10 piges qu’ils nous assènent cette formule chiantissime et déjà rabâchée dans tous les recoins de Scandinavie, d’Europe et des Etats-Unis. Un comble pour eux. Bien sûr, il y a toujours quelques titres, quelques passages bien foutus : ”Dein R3Ich” dans son ensemble défouraille bien, ce morceau est sans doute leur meilleur pour cette année d’ailleurs, la voix parfois doublée en black n’y est pas étrangère. Idem pour le breakdown précedent le refrain de “Edge of Black” qui n’est pas sans rappeler la furie d’un Unearth. En dehors de ça, on a le même style de daubes ultra-répétitives auxquelles ils nous ont habitués : “Deadly Dream”, “We are the Many” etc.

Il est fort probable que vous ne retiendrez rien après avoir écouté I am Nemesis, à moins d’être resté figé en guettant le moindre passage accrocheur. Les guests (oui, il y a des gens pour accepter de jouer / chanter avec eux) ne servent à rien : arrivez-vous à distinguer Marcus Bischoff de Heaven Shall Burn ou Mitch Lucker de Suicide Silence (pouah) dans le tas? Moi non. Niveau chant clair, un des seuls passages se démarquant un peu, c’est celui de “Broadcast to Damnation” plus grâce aux « whoo hoo » très stade de foot qu’à la mélodie du refrain finalement assez bateau. Vers la fin, la ballade “This Oath” avec ses couplets hurlés / étouffés aurait aussi pu être sympa, mais elle prouve aussi irrémédiablement qu’Andreas Dorner est incapable de chanter.

Et ils osent prétendre « on a voulu faire un album très diversifié avec beaucoup de titres rapides, d’autres plus lents et des plus brutaux ». Sans blague…C’est ce qu’ils ont toujours fait depuis que je les ai écouté pour la première fois en 2004. Un Caliban finalement moins mauvais qu’à l’accoutumée mais mauvais quand même. Allez, à l’année prochaine (ou à beaucoup plus tard, ça serait beaucoup mieux).
JoroAndrianasol
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le 18 févr. 2013

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