Après un premier album délivrant de belles promesses d'avenirs, nos météorologistes du jazz-rock ne vont certainement pas en rester là et battent le fer pendant qu'il est chaud. L'album sortira au début 1972 alors qu'un live enregistré à Tokyo et ce malgré un répertoire peu fourni mais déjà riche, paraît dans le même temps (uniquement destiné au marché japonais alors).
Cette fois, Zawinul, Shorter et leurs comparses coupent la poire en deux. Vous trouviez le premier album trop mou ? Pas de problème, la face B de I sing the body electric (titre tiré d'ailleurs de chez Ray Bradbury si je ne me trompe pas) reprendra une partie du concert japonais. L'occasion d'y voir là un Weather Report parfois assez furieux en direct. Vous préférez le bulletin météo vaporeux et planant ? No problemo là aussi, la face A vous tend les bras.
C'est d'ailleurs ici qu'on peut trouver une poignée de pièces remarquables et fascinantes. Avec Unknown Soldier, les musiciens décident de raconter une histoire très cinématographique uniquement par le biais de leurs instruments, des notes et des sonorités qu'ils peuvent sortir. Un titre ardu mais qui captive inlassablement. Sur The Moors, Ralph Towner en invité délivre dès les premières secondes d'enchanteresses et abstraites notes de guitare à même de nous emporter.
Un deuxième album donc qui mettait la barre assez haute. On m'objectera que la seconde face/partie du disque s'en trouve un peu caduc de nos jours vu que le live de Tokyo de 72 est finalement sorti en cd disponible un peu partout dans les années 2000. Certes. Mais comme contrepoint de la première face/partie sur un seul disque ça marche toujours autant et ne le désarçonne donc pas tant que ça. Un disque probablement un peu bancal mais qui réussit à m'épater tout le long à chaque fois.