Les albums de Clapton se suivent de temps en temps, guère passionnants depuis longtemps surtout en studio (depuis l’album hommage à Robert Johnson pour moi). A force de vouloir rendre hommage à son pote JJ Cale, il a fini par être de plus en plus mou, se la jouant « pépère », tellement qu’il en est ennuyeux. Il était descendu assez bas avec « Clapton » et « Old Sock », ses 2 albums précédents, assez indignes de son talent. Cet album de 2016 relève à peine la sauce mais un peu quand même (un tout petit peu, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit). Le Sieur Clapton ne se foule pas trop. Douze chansons, c’est le minimum syndical pour un album de Clapton, dont une écrite entièrement par lui, "Catch the Blues" et une autre avec ses musiciens. "Spiral". Les reprises reflètent bien ses influences. Du blues (quand même !), avec "Alabama Woman Blues" de Leroy Carr, et "Stones in My Passway" de Robert Johnson, deux chansons de JJ Cale "Can't Let You Do It" et "Somebody's Knockin'", une du Zim’ : "I Dreamed I Saw St. Augustine" plus quelques oldies des années 1930/1940 qu’il adore parsemer depuis quelques années sur ces albums. Comme Dylan, il finit par tout chanter de la même façon et sa guitare n’a droit qu’à de très rares solos. On attend que ça décolle, que ça se mette à dépoter comme ça arrive encore parfois en concert, même aujourd’hui, mais non, on reste tranquille dans sa chaise longue ou son fauteuil moelleux, aucun risque d’en tomber tellement le rythme est uniforme, monocorde. L’avantage c’est qu’on peut facilement vaquer à ses occupations quand on écoute un album comme celui-ci sans être dérangé ! Pas déshonorant mais bon sang, qu’est-ce que ce serait bien qu’il sorte de cette routine monotone des 20 dernières années pour nous sortir un dernier album de blues, du vrai, celui qui vient des tripes et qu’il a pratiqué dans sa jeunesse, retrouver au-moins une ultime fois l’étincelle (je suis sans doute en train de rêvasser !)