À l’instar de Bob Dylan, dont nous avons parlé il y a quelques jours, Eric Clapton est de ceux qui se contentent de reprises pour toucher leurs points retraites. Si I still do présentera quelques nouveaux morceaux, le bluesman ne propose rien de bien nouveau, et le fossé avec Back Home, dernier album comprenant uniquement des compositions et datant maintenant de 11 ans, devient un gouffre.
Un gouffre qui ne nous apporte pas non plus quelques éclaircies. I still do est un cliché de blues pompeux et peu inspiré, des reprises lambdas dont la majorité des réarrangements ont 20 ans de retard. On sera donc désagréablement surpris par des sonorités vieillotes et mal amenées, notamment dans les ensembles de claviers, pour un ensemble plus que faiblard. À la question de savoir si Eric Clapton conserve son jeu qui lui a valu sa réputation et son surnom, on est dans le flou total. Préférant une approche minimaliste, ce qui pourrait être à son honneur, Clapton en oublie de jouer, de faire vivre sa musique.
Ce syndrome n’est pas anodin, et nombreux sont les musiciens qui viennent honorer leurs contrats de production avec des albums insipides où ils ne composent rien ou le minimum. On espère qu’Eric Clapton est en accomplissement d’une lubie qu’on ne comprend pas, et qu’une fois cette dernière terminée, il nous offrira ce qu’il sait faire de mieux.