Critique de L'Embarras du choix par Tontonch
Ça m'a fait rire, ça m'a fait du bien... ça me suffit ! Et les yeux de l'écossais...
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le 31 mars 2017
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Défendre le cinéma français, c'est pas toujours simple. On se retrouve toujours face à cette ribambelle déclarant ne pas vouloir voir un film dès l'instant qu'il est français, généralement les mêmes qui sont obsédés par le blockbuster américain là où l'on pourrait appliquer la même critique, à savoir la quasi-copie conforme de chaque œuvre (et malheureusement, si on ne fouille que peu, souvent à raison). Pourtant, le cinéma français, on l'aime, et niveau comédies, il y a énormément de choses à proposer, des vaudevilles à l'écriture percutante, des personnages farfelus et du comique de situation bien écrit. Alors on se dirige vers les salles, essayant de prouver nos dires, mais souvent, le cinéma est une pute et tout ce qu'on a à se mettre sous la dent, c'est le Eric Lavaine Nouveau (qui comme un beaujolais décrépit, mérite sa majuscule). C'est pas avec ça qu'on va prouver quoi que ce soit.
Lavaine, c'est purement l'habitué des comédies de bas étage. Qui malheureusement fonctionnent suffisamment pour qu'il puisse en refaire. Lui qui nous avait fait bouffer Barbecue, Bienvenue à Bord ou l'infâme Poltergay (son premier, clairement annonciateur des horreurs à venir) ne nous a laissé qu'un an de répit depuis le très mauvais Retour Chez Ma Mère, où il débutait alors sa collaboration avec la dispensable Alexandra Lamy.
Revival d'ailleurs pour la mère Lamy : disparue depuis Alice de Nice (on comprend pourquoi), aperçue par ci par là, elle est désormais une des têtes d'affiches habituelles des comédies romantiques à la française. Et au vu du masochisme du public qui va continuellement la regarder cabotiner sans ouvrir les yeux sur le "talent" présent, on sait que c'est loin d'être fini. On a donc droit au scénario type de la femme perdue entre deux hommes, en centrant le pitch et les éléments humoristiques sur le fait qu'elle est incapable de choisir. Du déjà vu, et c'est pas tout.
Car il y a aussi et surtout, du malhonnête. Le fait que le scénario oriente clairement notre appréhension des personnages, rendant l'un des deux plus désagréable pour que l'on décide de ne plus en vouloir alors que l'idée était avant tout de créer une solution à l'indécision de l'héroïne, l'aider à surmonter ce qui est présenté comme un grand handicap, pas juste en transformer un en pauvre con fini pour que le choix semble juste une logique et non un obstacle surmonté. S'il n'y avait que ça.
Comme grand nombre de ces comédies où l'on capitalise sur le fait que certaines blagues vont faire mouche et /ou que l'histoire d'amour fera un effet suffisant pour ne pas avoir à s'emmerder, la mise en scène est au niveau zéro. Mis à part le plan d'introduction, filmé en subjectif du pont de vue d'une abeille (et qui de toute façon est d'une mocheté sans équivoque), aucune prise de risque, l'ennui est sec. C'est le propre des comédies romantiques à la française, et le reproche est à faire à chacune d'elles.
Le cinéma français manque décidément d'audace. Ses films ambitieux sont sous-produits, ne bénéficient que de peu de visibilité, et à la place on se tape les affiches de ce genre d'horreurs dans tous les abribus, ce qui fera dire à tous les rageux qui ne supporte pas le cachet "film français" que c'est toujours la même chose. Si on continue à ne montrer que ça, ça va leur donner raison, alors bordel, militons !
Créée
le 15 avr. 2017
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