Ice on Fire
5.8
Ice on Fire

Album de Elton John (1985)

En 85, Elton semble passablement perdu, de plus en plus épuisé, y compris au niveau vocal. Quant à la sphère privée, un an auparavant, il s’est même marié avec Renata Blauel, avec son ancien amant comme témoin…Allez y comprendre quelque-chose. Côté artistique les années 80 chez Geffen n’ont pas été sa meilleure période, au contraire, il sombre peu à peu dans les tréfonds de la médiocrité alors que la décennie avait plutôt bien commencé avec un correct « 21 to 33 ». Elton fait le ménage, vire sa belle section rythmique (Dee Murray et Nigel Olsson) mais garde Davey Johnstone aux guitares et fait revenir son ancien producteur, Gus Dudgeon, dans l’aventure, on est pourtant 10 ans après le merveilleux « Captain Fantastic and the Brown Dirt Cowboy ». Franchement difficile à suivre Elton à ce moment-là…Elton essaie de renouer un peu à tout prix avec la grandeur passée et n’y arrive pas, bien entendu. Il part dans toutes les directions, invite une longue liste d’amis (Nik Kershaw, George Michael sur le duo «Wrap her up » pas resté dans les mémoires ainsi que Roger Taylor et John Deacon de Queen…). Ça ne change rien à l’affaire, rien ne décolle réellement et puis la production très synthétique et froide de cette époque-là n’aide pas à trouver cet album attachant. Mais Elton faute de retrouver son ancien talent, a de l’expérience et du flair, il réussit quand même à s’en sortir avec un tube « Nikita » qui va cartonner mais ne réussira pas à sauver cet album d’un bide assez large. Une chanson un peu fleur bleue sur l’amour impossible entre un Allemand de la RFA et une douanière (ou douanier ???) de la RDA. Chanson qui joue sur l’ambiguïté, que Elton n’a jamais voulu lever car rien ne permet de déterminer le sexe de cet agent est-allemand, le prénom Nikita pouvant s’appliquer à un homme comme à une femme. Avec les chœurs de George Michael et le solo de synthé façon trompette, c’est presque la quintessence du son eighties, pas forcément pour le meilleur avouons-le mais le titre possède une mélodie efficace. « This town » avait bien ouvert les hostilités avec un titre bien rythmé, funky. Sans être inoubliables, les 2 morceaux de fin sont plutôt réussis aussi : "Candy By the Pound" renoue avec les vrais cuivres et un esprit plus jazz. Quant à "Shoot Down the Moon", c'est la ballade de fin au piano un peu obligatoire. Au total, le son de cet album lui coûte cher, les cuivres remplacés par des synthés font mal et on a un Elton qui est encore capable de sortir quelques jolies chansons même si elles n’entrent pas dans son Panthéon ("This Town", "Candy By the Pound", "Cry to Heaven" et "Shoot Down the Moon", c’est court mais pas si mal après tout). Si on pense à l’album suivant, on se dit qu’on peut trouver ici plus de points positifs. « Leather Jackets » en 86 allait le voir toucher le fond mais pour mieux rebondir !

JOE-ROBERTS
4
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le 16 sept. 2024

Critique lue 3 fois

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