Iconoclast
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Iconoclast

Album de Symphony X (2011)

Le titre de l'article résume parfaitement ma vision de l'objet. Les autres phrases qui composeront cette rédaction ne feront qu'argumenter et illustrer "ce point de vue", vous pouvez donc vous arrêtez de lire dès maintenant.

Iconoclast n'est pas vraiment un chef d'oeuvre du groupe dans l'absolu. J'aurai pu argumenter sur The Odyssey, mais ce serait a) enfoncer une porte ouverte (toujours fun à faire cela dit!) b) moins pertinent que de traiter de cet opus de 2011, qui a accompagné mes heures de lecture, d'écriture et de documentation les mois passés ici.

Parlons d'abord rapidement de ma vision de Symphony X: Romeo. Il fait 75% du taff dans l'appréciation de l'oeuvre, le chanteur et le synthé représentant les 25% restant. Il fait 99,8% du taff dans la composition de l'oeuvre. Romeo fait partie de ces artistes qui ont une vision, un talent, un univers et les membres du groupes ne sont que ses cyborgs, l'extension de son corps, des organes et des membres en plus pour cet esprit "exceptionnel". J'utilise ce terme en pesant mes mots. Son univers qu'il retranscrit à merveille, est un mélange:
a) de Power Metal à la Malmsteen, mais avec un niveau technique nettement supérieur que ce soit en studio ou live.
b) de Metal Prog à la Dream theater, mais avec une surécriture plus classique.
c) de Neo Classique à la Becker, dans son respect des "traditions".

Important: Je ne connais pas toute leur discographie cela dit, donc le jugement qui va suivre est d'autant plus subjectif, qu'il n'est basé sur une revue partielle de l'oeuvre de ce groupe, d'où les guillements sur "intégralité".

The Odyssey (Album de 2002) est sans nul doute la pièce qui équilibre ces 3 éléments à la perfection, les autres ayant toujours un penchant pour l'une des 3 composantes citées ci dessus. Cependant, s'il y a bien une chose qui caractérise Romeo, et donc Symphony X, au delà de leur talent technique et artistique (le ying et le yang de la même pièce que constitue une oeuvre musicale), c'est l'efficacité inégalable de ses riffs, sur "l'intégralité" de son oeuvre.

J'ai réalisé une expérience, qui n'a rien de scientifique, mais qui vaut le détour car elle illustre à la perfection le principe "d'efficacité" (le let motiv' d'Iconoclast 2011). En 2004, j'ai invité un ami guitariste (jouant dans un groupe de Death Metal) et un autre ami guitariste (jouant dans un groupe de pop/rock). Ce deuxième camarade faisait preuve d'un certain hermétisme au "Metal" (avec un grand M), le jugeant froid, manquant cruellement d'empathie avec son auditeur. Il ne jurait que par Matthieu Chedid et sa wawa légendaire, et Ben Harper et son Bottleneck identitaire (un homme de goût, vous en conviendrez!).

Je l'ai donc posé dans un fauteuil, et je lui ai mis "Wicked" (Track 2 de The Odyssey) dans sa face pour constater si ma théorie s'avérait juste. 6 secondes pour présenté le riff guitare de Romeo. 2 secondes supplémentaires pour introduire basse/batterie. Seconde 8; l'expérience donne son résultat aussi surprenant que savoureux. Le genou du cobaye se met à se surélever de 8,5 millimètres (estimation à l'oeil). Son talon ne peut s'empêcher de battre en rythme par lien de cause à effet de l'articulation de son genou. Son chef se met à opiner dans un mouvement d'oscillation quasiment imperceptible si on ne n'y prête pas attention. J'assistai à un phénomène sociologique des plus improbables. "le micro head banging".
http://www.youtube.com/watch?v=mP4-iY3J3wc

C'est un peu le genre de phénomène assez dérangeant qu'on subit par moment. La fille la plus détestable du monde mais qui est tellement sexy que tu vas bander/mouiller. Le mec le plus pédant de la planète mais qui est tellement gorgeous que tu vas bander/mouiller. Ce genre de sentiment contradictoire qui te rappelle que tu es un être humain soumis à des règles émergentes (issue de facteur se combinant les un, les autres) et non des règles scriptées (la loi, la religion etc) que tu peux contourner si le coeur t'en dis.

Des règles émergentes dont la vie regorge. Les Schtroumpfs Schtroumpfs, les Shadocks pompent, et Romeo Tabasse. Que tu aimes ou pas le métal n'a absolument rien à voir avec ce que tu vas subir. Si tu aimes la musique, alors Romeo te mettra des pastèques, peu importe l'album que tu sélectionnes, et peu importe le morceau que ton lecteur aléatoire choisira. (Aussi vrai pour les albums de Schtroumpfs, ou de Shadocks. Ils Schtroumpfs, et pompent, respectivement).

Note: j'espère ne pas insulter votre intelligence en vous précisant que ce passage est digne de mon 3ème degré identitaire, même si l'expérience/anecdote est réelle. XD

Maintenant que j'ai pu exprimer clairement ce que j'entendais par "l'efficacité" légendaire de Romeo dans sa création de "Riff qui tabasse". Je peux maintenant valoriser "Iconoclast 2011". Bien qu'il ne soit pas l'album le plus originale de ce groupe, et bien qu'il ne soit pas non plus aussi fin dans son mélange des 3 composantes (Power/Prog/Neo Classique), c'est clairement l'album qui dispose du plus grand ratio de "Riff qui tabasse" à la minute.

"Iconoclast", est à Romeo, ce que "Joey AllenBeck" (héros du Dernier Samaritain/The Last Boyscout) est à Bruce Willis. Dans ce film en VF, 57,98% (estimation INSEE) des répliques de Mr Willis sont des "one-liner qui tabasse". Le film n'est pas terrible en lui même en tant qu'action movie. Ce qui donne sa plus-value à cette oeuvre, c'est son taux de "Punchline de Daron" à la minute. Voilà ce qui fait, selon mon oreille, d'Iconoclast, une "fuckin' piece" dans l'oeuvre globale de Symphony X, et voilà aussi le "pourquoi" cet album m'accompagne lorsque je travail sur des articles (Il donne du "jus", de l'énergie, car je suis soumis à la règle émergente du "riff qui tabasse" comme tout à chacun).

"Iconoclast" C'est 4 morceaux qui se détachent.
1/"Bastards of The Machine" pour la caricature "Power Metal" parfaite et sublimée par la technique de Mr R et le millimétrage dans le respect des codes de composition de ce genre de morceau.
2/"Reign in Madness" qui conclu l'oeuvre, et tente tant bien que mal de s'inscrire dans une tendance "prog", assez ratée en tant que telle par son déséquilibre, mais plutôt réussie au sein de l'album (puisque cohérent avec cette orientation Power Metal de l'opus)
3/"Electric Messiah" qui est sans doute le morceau le plus juste et identitaire à la fois vis à vis de l'album, mais aussi vis à vis de ce qu'est Symphony X (selon ma grille de lecture once again)

Pour le 4ème, il mérite une argumentation qui conclura cet article sur Iconoclast.
4/ Children of The Faceless God est totalement dans l'esprit "Helloween" qu'on retrouve dans la plupart des morceaux de "Symphony X" également. Ce qui démarque ce titre, c'est son niveau d'efficacité (punchline de cet album) et voici l'explication détaillée d'un passage "timer à 2:42".

Le claviériste nous tape une emphase tragique d'une gratuité absolue pendant 6 secondes qui accompagne ce lyrics: "There is Something Unseen, Something Between..." (Il y a quelque chose que tu n'as pas vu, quelque chose dans l'interstice...)

Analyse: Voilà qui créé une tension digne des plus grand dramaturge, t'es quasiment dans Le CiD gros!

La musique change pour appuyer la suite du scénario.
lyrics: "Is it a truth or a lie?!!" (Est ce une vérité ou un mensonge?!!!!)
Romeo te met une grosse pastèque dans ta gueule au moment de cette question, ce qui vient appuyer la tension dramatique posée par le synthé quelques secondes avant (tu sais: le truc unseen, le truc between là!!!!)

Analyse: le niveau de tension atteint son paroxysme, y un truc unseen, qu'est between et même le gars qui te raconte l'historie ne sait pas si c'est Vrai ou Pas!!!! Nolan peut aller se réhabiller, je vous le dit!!!

Romeo continue son oeuvre de destruction avant que la suite nous soit révélée.
Heureusement, le synthé vient nous délivrer avec une emphase, cette fois ci ampli d'espoir et d'allégresse, pour appuyer cette révélation.
Lyrics: "Can't you see? You and me are..." (Ne vois tu pas? Toi et moi sommes...)
Analyse: Balance le doss mass' gros: c'est épique!!!!

La musique change à nouveau pour appuyer la conclusion qui est la suivante.
Lyrics: "The Children of The Faceless God!!!" (les enfants du dieu sans visage).
Analyse Hypothétique: Ah, la déception! C'est quoi ce twist final en mousse? Non mais sérieux, c'est le titre de la chanson gros, donc déjà c'est spoiler, et en plus qu'est ce que ça va me changer la vie que je sois le fils de Paolo? Et puis je l'ai déjà lu dans la bible et dans le coran en plus! Non sérieux: "tout ça pour ça?"

Analyse Réelle: Romeo te met une nouvelle pastèque dans ta face au moment précis où le gars t'annonce "le twist que t'as pas vu venir!" Et ça change tout. t'es en empathie avec le truc tellement c'est efficace. T'as pris Emphase Tragique, Pastèque Romeo, Emphase d'Espoir, Pastèque Romeo, en l'espace de 20 secondes!! Le mec pourrait te raconter n'importe quelle connerie, que tu y croirais et d'ailleurs tu chantes comme un gogol avec une conviction que tu ne t'expliqueras JaMaiS!

Et le pire c'est que c'est pas fini car deux vers après, la musique s'arrête net, le chanteur te balance un vieux "Ah!" façon Rage Against The Machine que tu ne sais même pas si c'est du Hip Hop ou du Metal (mais tu t'en fous toujours, t'es en empathie avec le truc!) et Romeo te ressors une autre praline plein bide pour t'assassiner en règle. Tu head bang comme un c*nnard, et t'attends la suite de l'histoire avec impatience!
www.youtube.com/watch?v=67gUOkOG0aw#t=2m42s

Conclusion: Si Kamel Ouali et Pascal Obispo nous mettaient des trucs comme ça dans leurs comédies musicales, moi je monte sur Paris Cash, je prend 4 billets (1 pour moi, 1 pour ma femme si j'en trouve une, et les deux autres se seraient pour la redif le lendemain). J'adore les "Et si!". Non sérieux, l'efficacité à ce niveau là, sur un album, c'est une denrée aussi rare que sous estimée, je le crains!

PS: à tous mes éclaireurs: oui je suis toujours actifs sur ce site, et non vous ne verrez plus d'article jv pointu et fréquent sur ce site pour des raisons que je vous ai exposé (mais la communication ce n'est jamais facile à l'ère d'internet). Vous continuerez par contre à subir ma connardise infinie, cet article qui m'a demandé 0 minutes de documentation en est la preuve. Pour des articles de fond sur les jv. c'est sur un autre site (mais ça vous le savez déjà normalement).
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le 31 déc. 2013

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