Drake n’est plus à présenter. Artiste accompli dans littéralement tous les domaines à un tel point qu’il va être sacré artiste de la décennie. S’il n’est pas sur le dernier hit planétaire c’est qu’il est en train de faire exploser son dernier single sur Tik Tok et tout ça pendant qu’il est en train de taper des paniers dans son manoir idyllique. Mais même si commercialement il est plus qu’accompli il lui ait arrivé de ne pas être dans le cœur des fondus de rap. En effet ses derniers projets Views, Scorpion ou More Life laisse un goût amer en bouche car le PRIME TIME Drake, que dis-je le Drake à son apogée s’est en réalité constitué autour de la sainte Trinité de sa discographie. Sainte Trinité qui encore aujourd’hui est débattu par tout bon amateur de Rap et à travers cette review je viens aussi prendre position. Car oui de 2011 à 2015 le rappeur Canadien fit paraître ses trois meilleurs albums et ici on parle de projets iconiques sur projets iconiques, des projets novateurs qui ont eu le rôle de modèles et de lignes directrices pour beaucoup d’autres artistes qui suivirent. Avec en premier lieu et sûrement le plus connu Take Care où Drizzy vient s’essayer au Rap plus romantique et mélancolique à mi-chemin entre le RnB et le Rap plus classique qui règne dans les années 2010, avec des Hits incontournables comme Marvin’s Room ou encore Take Care avec l’exceptionnelle Rihanna.
On a ensuite eu droit en 2013 à Nothing Was the Same où Drake est à son meilleur niveau de lyricisme comme sur l’intro Légendaire Tuscan Leather ou l’excellent feat avec Sampha : Too Much. Mais même si on peut penser qu’il serait difficile de Top deux albums de ce calibre Aubrey Drake Graham drop une mixtape sans aucune annonce au préalable qui aura un impact phénoménal sur ma vision de la musique et de la production dans le monde de la musique en général. En effet If you are reading it’s too late est un très bon projet de Rap, mais ce qui le porte au rang de chef d’œuvre c’est sa production pertinente, originale et léchée. Et c’est ainsi qu’on va directement rentrer dans le vif du sujet avec comme première track Legend.
Comme vous avez pu le lire plus haut on est passé du Drake mélancolique au rappeur plus boom bap lyriciste pour arriver à celui de IYARITL qui laisse paraitre une image plus égocentrique de l’artiste. Projet qui lui permet une introspection totale sur son parcours de figure emblématique du monde du Hip Hop en expliquant dès le premier son que s’il venait à mourir demain il partirait en légende. Ce qui est intéressant ici c’est que ces lyrics sont aussi véridiques que prétentieux. En ajoutant à cela que le flow très lent de cette track tend affirmer le statut de l'artiste : il assoie sa position et ne se montre pas inquiet à sa place de numéro 1. En fond on entend un sample de gospel afro américain étouffé comme par un filtre radio grésillant qui se découvre au bout d’une minute de musique faisant ainsi office de montée en puissance intelligente et pertinente pour un son qui fait office d’introduction de projet. Enfin si on tend bien l’oreille on entend en fond un bruit de pistolet laser à la Star Wars extrêmement catchy qui s’accorde parfaitement avec le reste de la production et c’est ce genre de détail qui élève la production de ce projet au niveau de chef d’œuvre (on entend aussi en fin de track un son qui joue sur la stéréo des écouteurs et qui nous fait tourner la tête de gauche à droite).
A peine l’introduction finie qu’une autre track d’Ego Rap la succède avec l’incroyable Energy. Track qui traite cette fois-ci de l’aspect plus pervers de la popularité et de la richesse ou Aubrey explique que beaucoup des personnes qui l’entoure ne l’entoure que par intérêt. Et il l’illustre en parlant de son rapport aux Femmes, l’amour et ses nouveaux « amis ». Mais même si le sujet peut paraître un peu générique et bateau la production élève encore une fois le son au niveau de banger avec une boucle de piano très qualitative et des détails dans la production qui créent une ambiance un peu oppressante et des bruitages donnant une dimension un peu « galactique/spatiale » à la track.
Juste après on a 10 bands qui est un son plus anecdotique mais qui reste néanmoins très bon, qui est lui-même suivi de l’iconique Know Yourself que je ne vais pas décortiquer en détail ici tellement la track est connue et fait office de Hit planétaire dans la discographie du D. Pour enfin arriver à l’une des meilleur track du projet à mon humble avis : No Tellin’.
Ici la Rap-Star parle de ses différentes expériences passées plus « Gang » et la vie plus compliquée qu’il menait avant. Mais encore une fois ce qui pousse le son au rang de masterpiece totale c’est la production. Ici on discerne un piano plus synthétisé et des Bass parfaitement calibrée. Un peu plus tard sur la track on entend Drake parler de son bon ami et mentor Rick Ross qu’on entend une fraction de seconde avec son bruit de bouche iconique qui précède souvent ses couplets que je vous laisserai aller retrouver. Pour enfin arriver à l’un des changements de beats les plus solide de l’histoire de la musique (après celui de Nights de Frank Ocean) ou la voix de Popcaan fait office de transition pour faire apparaître des pianos étouffés et brumeux et l’apparition d’une basse qui permet une aggravation de la musique de manière nette et précise. C’est sûrement l’un de mes sons préférés et m’évoque beaucoup de sympathie pour un artiste qui n’a pas traversé une adolescence aussi rose que j’ai eu la chance d’avoir.
No tellin’ est suivie de Madonna qui est un son avec une ambiance beaucoup plus nocturne avec la voix du rappeur qui sonne comme une susurre à l’oreille de l’auditeur et des micros cuts de grésillement de radio qui rappelle une virée en voiture dans la nuit. Il devient ensuite impossible de réaliser une analyse exhaustive de chaque track qui suit tellement les sons sont riches et variés ce qui explique le choix de l’artiste de ne pas qualifier ce projet d’album mais de Mixtape ayant pour différence majeur de ne pas avoir de ligne directrice au niveau de la direction artistique en passant de Legend analysé (ego rap) plus tôt à mon son préféré qui clôturera ici ma review : Jungle. (Romance)
Jungle est un son extrêmement posé parlant d’une fille provenant d’un quartier compliqué de Toronto surnommé la Jungle. On a affaire à un Drake plus chantant rappelant ses flows mélancoliques de Take Care. Avec un filtre sur la voix du rappeur qui créer un écho dans nos oreilles et un sample de voix chantée dans le fond comme étouffée par de l’eau qui s’éclaircit par moment, comme si la voix sortait de l’eau pour respirer et nous faire entendre sa douce et claire voix. En ajoutant à cela des bruits de faunes tropicales (oui littéralement) vers le milieu du son. Créant ainsi une réelle jungle tropicale auditive.
En conclusion on a ici le meilleur projet de Drake et c’est ce qui explique les énormes attentes qu’ont les amateurs de Rap de cet artiste en particulier. Car même s’il est capable du meilleur avec sa sainte Trinité il est aussi capable du pire en réalisant des sons ayant un but commercial uniquement comme One Dance pour n’en citer qu’un. Cependant une lueur d’espoir nous est parvenue en ce début d’année 2021 avec l’excellent EP qu’est Scary Hours 2 ou encore le single magistral sur lequel le D parait : Seeing Green. Donc est-ce le retour du Prime Time Drake ? Avec son prochain projet Certified Lover boy qui je l’espère redorera l’image de l’artiste le plus reconnu de la décennie précédente.