IGOR is IGOR

Igor. This is not bastard. This is not goblin. This is not wolf. This is not cherry bomb. This is not flower boy. This is Igor.

C'est avec cette phrase, que Tyler nous présente le nouveau né de sa discographie qui commence à bien s'étoffer, et il est vrai que ce dernier projet ne ressemble à aucun des précédents.

S'il fallait résumer cet album rapidement il serait un mélange entre tout ce qu'a pu faire Tyler jusqu'ici, à savoir la rage de Wolf, le caractère expérimental de Cherry Bomb et les mélodies de Flower Boy, tout cela condensé nous donne IGOR.

Néanmoins, il serait trop facile de résumer ainsi cet album car il faut donner raison à Tyler, Igor ne ressemble en rien à ses précédents projets, il est unique.

Au niveau des collaborations, on retrouve des choix plutôt étonnant à savoir Lil Uzi Vert, Playboi Carti mais qui s’accommodent à merveille à son univers. On peut également citer Solange qui remplace Kali Uchis au niveau des vocals, et un couplet étonnemment discret de Kanye West sur Puppet.

Niveau production, il sera court à énumérer puisque Tyler a produit son album dans son contenu entier, chose plutôt rare à souligner notamment dans la musique hip hop de manière globale.

L'album suit le récit d'un triangle amoureux dans lequel Tyler rencontre une personne qui, en même temps, voit toujours son ex-petite amie, qui le ramène vers elle et l'éloigne de Tyler. Igor représente un côté sombre de Tyler qui en sort arrivant après que Tyler ait été déçu pour son intérêt amoureux.

Le premier morceau de l'album à savoir "Igor's theme" nous envoie direct dans l'ambiance de l'album à savoir un projet percutant, à la fois énervé et mélodieux

Le second morceau Earfquake renvoie en terme de ressenti et d'ambiance vers un mix entre Fucking Young de Cherry Bomb et Flower Boy en général, sans pour autant donner l'impression de quelque chose de répétitif par rapport à ce qu'il a pu nous faire jusqu'ici.

Il serait inutile de décomposer l'album titre par titre, néanmoins, il est impossible de pouvoir en mettre un de côté, il n'y a pas de moins bien dans ce projet, chaque titre diffère de son précédent ce qui donne une fraîcheur à l'ensemble.

Avec New Magic Wand, on retombe dans ce qui aurait pu nous manquer dans Flower Boy, à savoir ce côté sombre au niveau de l'instrumental, néanmoins, cela ne ressemble pas à du Wolf dans le ton, Tyler est plus posé, le morceau s'inscrit réellement dans un mix de tout ce qui compose sa musique.

What's Good, peut être le morceau énervé et sombre de l'album mais toujours dans un ton détonnant par rapport à ce qui a pu être fait avant. Cela peut sembler redondant à dire mais chaque familiarité que l'on pourrait avoir avec les sonorités des précédents opus est contrebalancé par quelque chose qui sonne différent et apporte une fraîcheur au morceau.

Le final "Are we still friends" conclue l'album sur une note douce, samplant "Dream" d'Al Green, avec une montée en puissance pour se finir sur un album réussie de la première à la dernière minute.

En définitive, une réussite totale de la part de Tyler The Creator qui prouve qu'on peut rester créatif et continuer à se renouveler même pour un cinquième album.
Le contenu est une petite merveille qu'on prend plaisir à réécouter tant il est agréable de voir un album de 39min avec le juste nombre de morceaux et la cohérence qui s'inscrit.
Il serait intéressant à mettre en parallèle avec le trop grand nombre de projets surchargés en morceaux de valeur inégale.

Igor offre en cette année 2019 probablement le meilleur projet de Tyler décliné à travers toutes les facettes du personnage qui semble avoir trouvé un juste équilibre dans sa musique et nous donne un album à l'apogée de son talent depuis Flower Boy.