C’est un album embrumé. Un album de survivant aussi. Un album de drogués, bien sûr. Où tout sonne comme le I’m So Tired des Beatles. La production est flottante, nuageuse, les sons traversent les rideaux de fer et les murs capitonnés pour arriver jusqu’à nous. Les compositions semblent suivre le même ordre d’idée. La première moitié de l’album ne recèle que des pépites, de vrais petits chefs-d’œuvre à l’image de la mélodie de Swim and Sweet ou du sommet qu’est The Opposite of the Afternoon. Puis tout finit par glisser dans une lente décadence. Langoureuse, plaisante, qui s’enlise en douceur dans le lointain solo de No Need For a Leader ou la jam de Monki. Ruban Nielson, le démiurge de Unknown Mortal Orchestra affirme avoir essayé toutes les drogues existantes entre la sortie du premier album du groupe et cette suite. Bien sûr, cela s’entend. Et pas seulement dans le son comateux, mais bien aussi dans les textes paranoïaques, maniaco-dépressifs et parfois déliquescents. Pourtant c’est un disque où transparaît une ineffable joie, comme la lumière du soleil filtrant à travers le brouillard matinal. C’est du psychédélisme lo-fi, un arc-en-ciel monochrome. Très attachant.
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