Le meilleur....
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Y a de la peur. Pas comme devant un film d'horreur. Plutôt comme avant de sauter en bungee. Pour un vampire, ce serait l'équivalent de faire face au soleil. Ronnie le transmet fort bien d'ailleurs. Vocalement et physiquement. Et puis, il y a un épuisement du personnage, ici le vampire, qui semble en avoir plein son cul . Il sait pertinemment que son temps est venu. Il sait. Je sais...
Lorsqu'on est un empathe, on le ressent. C'est donc dire que pour le traduire aussi authentiquement, Ronnie en est un de taille. J'ai rarement vu un artiste se donner autant pour une pièce d'autant plus qu'il s'agit d'une reconstruction d'une version néo punk de leur répertoire. Et elle est en tous points supérieure et de loin. Ce qui me fascine le plus cependant est l'identification que je m'en fais en regardant le portrait qui se juxtapose aux paroles . Malheureusement, y a rien de très joyeux dans le paysage...
On fait souvent semblant. Pas le faux semblant qui relève plus de l'hypocrisie. Non, celui qui sert à protéger les autres. On va sourire, agir " comme d'habitude ", ne rien laisser paraître afin de ne pas inquiéter les autres. Pourtant, on le sait très bien intérieurement quand quelque chose cloche. Dans le cas qui nous préoccupe, je crois avoir tellement renier le soleil ( sleep all day, cause i hate the sunlight...) qu'il s'est vengé de ma gueule. Il me coupe tranquillement l'appétit, aigri mes journées, m'éloigne de tout. La petite bière occasionnel n'a plus le même goût. Elle devient parfois béquille, rarement social, jamais festive. Les jours se suivent et se ressemblent tellement que je cherche à les fuir. Peu importe la manière en autant que je ne les vois plus. Il m'arrive de vouloir étirer quelques heures quand je touche au calme mental. Car c'est bien ça le problème. Mentalement ailleurs, on ne peut même plus nommer la distance par le mot lointain. Changeons plutôt par mentalement flou. Funambule sur une corde qui me secoue. Je ne cherche même plus de coupable à mon histoire et assume avec tristesse l'état dans lequel je me suis fourré. J'ai fait des millions d'excuses au gens que j'aime pour nettoyer mon esprit. Je ressens la noirceur. Ce nest pas simplement l'absence de lumière mais bien une grisaille permanente qui assombrit mon coeur pourtant doux à la base. Le choc entre le cerveau et le coeur affaibli lentement ce qui reste de sain en faisant place à une drôle d'obscurité...
Il n'y a pas d'appel à l'aide. Il y a complainte permanente,ce qui, vraisemblablement tire la corde vers le bas. Je pense a ceux que j'aime et regrette. Regrette mon insuffisance, mon incapacité à offrir plus. Plus d'amour, de présence, de lumière. J'ai joué longtemps les solitaires, vampirisme chronique à fuir le soleil. Hier, c'était une facette de ma personnalité. Ce soir, ça représente un clou de plus vers le très bas. Pas de faux semblant je disais. Les forces s'amenuisent à un rythme inquiétant. La fatigue s'est installée et semble vouloir perdurer. En anglais, on nommerait ce que je raconte " fade to black". S'évanouir dadans le noir...
J'ai eu de la chance. Je n'ai pas su en tirer profit. J'ai eu de l'amour. Je n'ai pas su le faire fleurir. Je me suis éloigné. Je ne sais plus comment revenir. Canicule extérieure, glacé en dedans. J'arrive à peine à comprendre le flot de mes pensées. Titubant...
Le pire dans cette tragédie, si c'en est une, est l'aspect douillet de ma vie. Je l'ai réellement eu facile. Je dois cependant m'avouer vaincu et admettre qu'elle a été plus forte que moi. Il y a eu un " bug" durant la construction de mon moi. Pas de lâcheté. Pas de peur ou d'angoisse surdimensionnée. Mais une putain de fragilité, de faiblesse face aux coups du destin. Vraiment pas assez fort pour cette mascarade. Or, e plie le genou ce soir. Un genou au sol, la tête déjà partie. Le coeur gros. Je dois être parfaitement honnête avec moi même. Je ressemble à Ronnie dans sa chanson. Fatigué. Diminué. Impuissant face aux aléas. Flétri.
En langage de boxe, ce serait un TKO. Mais dans mon esprit vagabond, cousin du vampire, la lumière que je fuyais m'a rattraper, m'a brûlé, m'a volé mes ailes.
Alors tant pis... je saute...
Créée
le 28 août 2024
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