Là, on parle de ces disques qui forgent l'âme, aident à vivre et même rassurent, sinon quant à l'état des choses, mais du moins quant à sa propre condition d'amant, d'athée, de père, de je ne sais quoi encore... Et cela, absurdement, grâce à des chansons qui resteront des sommets de noirceur et d'humour brutal et cruel. Cohen est désormais un poète acceptable pour l'intelligentsia Rock, parce que revêtu des oripeaux du vieux satyre, de l'iconoclaste belliqueux (aux synthés provocateurs...). Sous le règne de la terreur et des désillusions, l'épouvantail de l'humanité se ballade d'un air entendu, et il a une grenade dégoupillée dans la poche de son imperméable crasseux. [Critique écrite en 1988]