Digestional Disk

------------ L'Avis par Chanson -----------

• Chef d'oeuvre/Unique : Vampire in the Corner

• Excellent/Coup de Coeur : Killing Time, Image, Watching T.V., Tunnel Vision, Cry for Me, Angel on a Satellite, She Looked Like Me!

• Bon/Remarquable : True Blue Interlude, Death & Romance Fear Sex, Love Is Everywhere, That's My Floor, The Ballad of Matt & Mica

• Sympa/OK : True Blue Interlude, Feeling Diskinserted?

• Passable/Oubliable : -

• Mauvais/Non-inspiré : -

PS : L'Avis par Chanson ne définit bien sûr pas la note globale de l'album. Cohérence, originalité, impact sur la musique, thématiques abordées, sont autant d'autre critères valables.

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Magdalena bay et son dernier disque, c’est comme un bon cocktail sec, une version longue d’un film culte déjà long ou une rando-montagne plus aventureuse que prévue : c’est dense, dur à engager, mais dès qu’iel t’es plus familier.e tu ne peux plus t’en passer. Autrement dit, c’est comme ces bonnes choses qui s’améliorent avec le temps.

J’appréciais déjà une partie du travail de ce jeune groupe basé à Los Angeles mais il faut reconnaître que c’était assez éparse : quelques tracks que je trouvais (très) bonnes par-ci par-là et, même si je reconnaissais la qualité créative de leur dernier long format Mercurial World, je n’avais pas plus accroché que ça. 

Toujours est-il qu’après être tombé sur leur musique si particulière, j’étais comme beaucoup de gens tout à fait curieux et avide de plus.

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Je ne pouvais être davantage satisfait. Imaginal Disk est à la fois la synthèse  équilibrée de toutes leurs recherches musicales précédentes ET une élévation magistrale de leur style, définitivement incontournable dans le milieu de la musique électro-pop alternative.

Mais essayer de catégoriser le duo de Mica et Matthew serait peine perdue, tant cet album transpire la diversité. Space-rock, psychedelic-rock, dance music, funk et évidement synthwave... Leur délire synth-pop futuriste est poussé jusqu’au débordement, empilant encore et encore des morceaux excellents et variés pour finalement créer la vague qui nous fera tous chavirer.

Car pour moi il n’y a pas l’ombre d’un doute : cet album deviendra un petit classique de la musique électronique (ou pop ? Ou rock ? Ou les trois soyons fous).

Que ce soit pour la qualité de sa production (si dense, et pourtant si agréable à écouter) la cohérence de son ensemble (ce qui est chanté comme ce qui est joué nous permet de plonger sans difficulté dans leur univer spatio-digital aux apparences trompeuses) ou encore l’efficacité des mélodies et des différents passages musicaux (l’album, presque chapitré, semble être composé comme une histoire), on est face à un véritable travail d’orfèvre.

Et c’est d’autant plus vrai que sur un disque aussi long et généreux, s'éparpiller est un risque qu’il est difficile d’éviter. Pourtant c’est ici loin d’être le cas : on a plus affaire à un énorme gâteau d’anniversaire bien compact qu’à des madeleines éparpillées au sol. Un régal - jamais écœurant. 

Jamais écœurant certes, mais lorsqu’on lance le programme la première fois il faut être préparé : c’est presque une heure d’agitation musicale, pleine de rebondissement et de vitalité. Je peux tout à fait comprendre que ça désarçonne, voire pire, que l’ensemble paraisse vite indigeste. Mais, comme dit en ouverture, c’est le genre de projet fait pour maturer doucement. Dès la seconde écoute, les portes s’ouvrent un peu plus nous permettant de mieux saisir l’équilibre évident de l’ouvrage. La construction de l’album permet par ailleurs des pauses utiles, offrant même des moments de contemplation numérique bienvenus. Les grands passages rocks et refrains pop n’en sont que plus éclatants et finissent par insérer solidement l’Imaginal Disk dans notre mémoire, écoute après écoute.

Pourtant l’univers de la synth pop/dreamrock est un territoire déjà bien conquis. Personnellement éduqué au genre par de nombreux groupes tel que Beach House, Hot Chip, Connan Mockasin/La Priest, Flavien Berger, Chairlift, Phoenix, La femme, Metronomy ou même MGMT (pour ne prendre que les plus évidents, d’autres artistes plus alternatifs comme Yeule, Cassie Martin, Darkstar ou encore Charlie XCX et Caroline Polachek pouvant tout autant représenter le genre), mes oreilles étaient déjà pleines d’un style qui semblait bien essoré, connaissant par ailleurs ses propres écueils (les très insipides efforts de La Femme, Metronomy ou plus récemment Phœnix faisant peine à écouter). 

Quand bien même, loin d’ajouter une énième brique délavée à l’édifice, le disque de Magdalena Bay n’a aucun mal à défriser les cheveux des plus gros piliers du genre, tel un frisby irridescent mal (ou bien ?) lancé. 

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Nous avons donc affaire à une simulation musicale autant éclectique que poétique qui nous transporte loin des sonorités habituelles, en piochant dans un style et des thèmes que l’on pourrait croire has-been ou éculé (synthwave & cie) et qui nous délivre pourtant une expérience réellement rafraîchissante.

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