Audience au pays des merveilles

Après s’être initialement cherché un style, oscillant entre le satanisme, l’occulte et l’épouvante, Blind Guardian a trouvé la bonne formule avec les thèmes heroïc-fantasy explorés sur Tales from the Twilight Wolrd puis confirmés sur Somewhere Far Beyond. Imaginations from the Other Side, c’est l’aboutissement, la vision claire du sommet de la montagne sur lequel ils viendront planter le drapeau avec Nightfall in Middle Earth.

De bout en bout, on a les oreilles caressées par la voix de Hansi, merveilleusement accompagné par ses bardes qui nous plongent dans un autre monde à travers leurs instruments parés d’attraits fabuleux.

Il y a de l’onirique lorsqu’on écoute Blind Guardian, à chaque fois c’est un voyage, un rêve loin de la réalité. On oscille entre le beau et le fougueux, sans jamais perdre les accents de contes pittoresques ou épiques inhérents aux compositions du groupe.

Déjà, dès l’introduction de la première chanson, homonyme de l’album, on est happés, aspirés dans des contrées imaginaires dans lesquelles, pour ma part, j’aime me promener.
Ces chœurs épiques, parfait pour susciter l’intérêt, la curiosité, en quelques secondes on sent que l’on a affaire à un grand morceau. Les couplets nous le confirment, et le refrain fait exploser nos attentes. Quelle classe, quelle grandeur, je m’en lasse jamais ! Puis la fin qui boucle la boucle en conservant les chœurs épiques, accompagnés par un riff tout juste dosé pour en extraire toute la saveur et nous laisser un sentiment d’extraordinaire. Un morceau incroyable.

La science du refrain monumental de Blind Guardian est, dans cet album, assez déroutante. Comment ne pas gueuler comme un possédé pendant celui de The Script For My Requiem ?! Je me suis égosillé un nombre incalculable de fois avec ce divin « RETURNING OF THE MIRACLES !!!! », sans doute le meilleur du groupe avec celui de Time Stands Still.

Ces deux morceaux sont les pièces maîtresses de l’album, et le reste est moins bon. Le refrain de Another Holy War est usé avec excès, on frôle l’indigestion. I’m Alive a cette puissance qui font le sel de Blind Guardian mais reste clairement plusieurs crans en-dessous.

Bright Eyes contient tous les ingrédients qui fonctionnent mais ne parvient pas à se hisser au niveau de ses sœurs, la faute à une composition un peu trop redondante.

A Past And Future Secret est la traditionnelle ballade style ménestrel des bardes allemands, qui savent toujours nous emporter avec la seule voix de Hansi qui chante de belles paroles entêtantes, accompagné par les arpèges acoustiques cristallins de la six cordes.

And The Story Ends est parfaite pour conclure, une concusion épique au tempo modéré pour clore un album qui nous aura fait voyager au pays de l’imaginaire collectif avec sa musique noble et féérique. Quel autre guide que Blind Guardian pour ce voyage ?