« Outer Space » n'est généralement pas reconnu comme un grand album des Sparks. Mais peut-il être considéré comme un bon album de Synthpop ?
J'adore les sons de synthés utilisés. Dès le titre d'ouverture, nous pouvons deviner la décennie à laquelle il est sorti. 1983, déjà un tas de grandes œuvres du genre publiées, il ne s'agirait pas de tomber dans l'imitation. Et par sa nonchalance, non, Sparks viseront à côté. J'ai connu plus agité ! Ici, les synthés sont martelés avec une telle monotonie... on sentait déjà poindre cette monotonie sur le beat des deux précédents albums, là elle est appliquée sur tout. Le beat, les claviers, le chant... Le plus étonnant, c'est qu'une partie des morceaux sont évolutifs, ajoutant instrument après instrument, hook après hook, au fur et à mesure... mais malgré cela, on ne le ressent pas comme une montée, l'ensemble reste relativement plat. Au point que ça ne porte pas les compositions.
Mélodiquement, ce n'est certes pas aussi grandiloquent, fourni et génial qu'ils en avaient l'habitude mais les quelques gimmicks, arrangés comme il faut, avec une science Synthpop parfaite, aurait pu donner quelque chose. Je le pense encore. Pour « Popularity ». Pour « Rockin' Girls ». Je ne comprends pas forcément pourquoi le choix d'un tel minimaliste mais produit autrement, on serait passés de titres convenables à bons, voire très bons. De même pour « All You Ever Think About is Sex », le meilleur titre et single de l'album. J'apprécie aussi les titres avec Jane Wiedlin, interprétés avec une innocence typique de la Synthpop. Même si loin d'un duo à la Elli et Jacno.
Certaines pistes me poseront définitivement question : qu'ont-ils voulu faire sur « Please Baby Please », « A Fun Bunch of Guys », « Dance Goddamit » ? Un manque de pep's général et un style peu maîtrisé qui permet de revoir à la hausse l'importance de Moroder sur leurs deux précédents albums électroniques. Cette fois-ci, le groupe est passé à côté du potentiel.