Place au conte du hibou masqué.

*****

Il était une fois moi-même dans le ventre d'une baleine.
Un jour, alors que je me promenais sur les eaux sucrées de l'océan de la musique, je vis au loin cette étrange chose, assez difficilement perceptible. Je décidai donc de prendre mes jumelles qui s'avéraient par chance se trouver dans ma poche arrière de mon pantalon (oui ce sont de grandes poches !), je réglai la mirette et à mon grand étonnement ce fut un "c'est assez" ! Oui, le genre de bestiole que vous retrouvez dans vos rêves éveillés après avoir côtoyé de plus ou moins près l'agent vert.
Mes yeux, ou plutôt ma perception vit un monstre se mouvant devant moi comme une danseuse du ventre en me parlant en araméen. Et comme je ne maîtrisais pas encore bien cette langue, je lui demandais donc de me dessiner ce qu'elle me disait (en araméen), mais comme elle non plus ne parlait pas ma langue, j'ai dû moi-même dessiner ce que je lui demandais de me dessiner afin de me faire comprendre ce qu'elle voulait dire. Purée la galère ! On a joué au Pictionnary™ comme ça pendant des heures. On s'est marré la gueule en dessinant des figures, des animaux, des constructions en 3D, des arbres, des champignons, mais au final on n'avait toujours pas pigé ce que l'un l'autre voulait dire et exprimer.
Je sortis de mon autre poche arrière un dictionnaire du langage des signes, car j'avais entendu dire que les baleines étaient hyper balèzes dans ce domaine. Tant bien que mal j'essayais de lui mimer un truc du genre "qu'est-ce que t’essayes d'me raconter ?". Elle me répondit avec des signes (c'était donc vrai alors, les baleines parlent avec les mains), "Pauvre humain, tu n'as pas compris que In the Court of the Crimson King était ce qui se faisait de mieux dans le domaine, et tu t'es perdu dans la mer infinie des musiques où leur profondeur est celle des abîmes de la fadeur et du manque cruel d'originalité".
Voilà résumé son propos. Je n'avais pas tout compris cependant car je n'étais finalement qu'un être humain. Un être humain qui n'avait pas eu assez de discernement pour comprendre ceci par moi-même par le passé.

Maintenant j'ai compris ce qu'à voulu dire la baleine qui se tortillait devant moi en dansant un truc plus ou moins oriental.
L'agent vert m'avait donné une des clefs de la solution, la clef de la bonne perception.
La clef qui allait faire de moi une personne avec un sens critique.
En tout cas, j'allais m'y évertuer.
L'histoire était en marche...

Par cet opus, King Crimson a tué tout le monde.
Pièce unique.
Pièce intemporelle.
Pièce de monnaie pour des échanges inter-auditifs.

A1 21st Century Schizoid Man 10/10
A2 I Talk to the Wind 8,5/10
A3 Epitaph 9,5/10

B1 Moonchild 8/10
B2 The Court of the Crimson King 10/10
lehibououzbek
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les albums (et compilations) essentiel(le)s qu'il faut avoir chez soi et Top 10 Albums

Créée

le 12 févr. 2013

Critique lue 635 fois

5 j'aime

lehibououzbek

Écrit par

Critique lue 635 fois

5

D'autres avis sur In the Court of the Crimson King

In the Court of the Crimson King
T_wallace
10

Critique de In the Court of the Crimson King par T_wallace

Lors de mes jeunes années (au moment où mes oreilles commençaient à se sensibiliser à la musique), dans le salon de mes parents, la collection de vinyles trônait entre les VHS et les bandes...

le 18 sept. 2012

60 j'aime

12

In the Court of the Crimson King
Thomas_Dekker
9

Confusion will be my epitaph.

Magnifique. Sans doute le meilleur album de progressif jamais créé (si l'on met Pink Floyd à part bien entendu). L'album est juste une définition de ce qu'est le progressif ; un album concept symbole...

le 5 mai 2012

46 j'aime

9

In the Court of the Crimson King
ErrolGardner
10

Le sacre du roi cramoisi.

En 1969 sortait le disque de rock progressif par excellence, "In the court of Crimson King", bien souvent sobrement intitulé "In the court of". L'époque était à la création du hard-rock bluesy et du...

le 19 févr. 2013

39 j'aime

1

Du même critique

The Division Bell
lehibououzbek
9

The last bell is ringing

The Division Bell est tout simplement le dernier et ultime album studio de Pink Floyd. On est en 1994 et outre le fait qu'il soit le dernier de la superbe discographie du groupe, il est celui par...

le 11 janv. 2013

34 j'aime

10

In the Aeroplane Over the Sea
lehibououzbek
2

Cet album est juste une daube, rien de plus.

Je fus un mouton moi aussi. Ayant remarqué ça et là les critiques dithyrambiques, je me suis dit qu'avec de tels éloges je ne pouvais tomber que sur quelque chose de génial. Certes, Rat Diot Ed et...

le 12 févr. 2013

30 j'aime

68

Painkiller
lehibououzbek
10

La technique au service de la composition

Je suis choqué. Oui je suis définitivement choqué, abasourdi, en position PLS dans un coin, suçant mon pouce comme quelqu'un qui viendrait de subir un énorme trauma, et qui ne pourrait plus bouger...

le 14 févr. 2013

24 j'aime

1