Le premier album de King Crimson est souvent considéré comme l'oeuvre fondatrice du rock progressif. Ceci est défendable, si l’on considère Days of Future Passed des Moody Blues comme une sorte d’œuvre proto-progressive et que l’on range A Saucerful of Secrets de Pink Floyd dans la catégorie « psychédélique ».
In the Court of the Crimson King est donc une porte d'entrée de choix pour s'initier au genre, et cela tombe bien car c’est un chef d’œuvre. Tous les ingrédients qui constituent le sel du « prog » sont là : morceaux longs et complexes, ambiances contrastées, solos virtuoses, paroles cryptiques…Seul le passage à vide de « Moonchild » peut laisser un peu dubitatif, tout le reste de l'album est grandiose.
Dès les premières notes, il y a de quoi être cloué sur place par la puissance déroutante de "21st Century Schizoid Man". Avec son saxophone et son chant criard, elle semble annoncer Van der Graaf Generator dont le premier album paraîtra juste après. On est ensuite subjugué par la délicatesse de "I Talk to the Wind" et, sur la fin de l’album, rassuré par la majesté de « The Court of the Crimson King ». Mais le plus grand choc est "Epitaph", dont la guitare cristalline enrobe avec grâce le chant plaintif et la batterie impitoyable. Cette musique sublime résonne directement dans votre âme.