Cet album de 1987 est le plus connu des Nits et un des plus réussis de ce groupe néerlandais, qui, chose rare, a réussi à construire une carrière internationale (les groupes néerlandais dans ce cas peuvent être comptés sur les doigts d’une seule main !). Un groupe qui a d’entrée décidé de chanter en anglais car leurs influences étaient anglo-saxonnes. Et en 2024, encore plus impressionnant, les Nits vont fêter leurs…50 ans d’existence !!! Il a été formé autour d’un duo qui est toujours là aujourd’hui, Henk Hofstede (guitare, chant, auteur-compositeur du groupe) et Rob Kloet (batterie). Ils ont été rejoints dès 1983 par Robert Jan Stips aux claviers. C’est un album sous forte influence des Beatles, parfois des Kinks et Dylan mais c’est vrai qu’en entendant la somptueuse ballade In a play, j’ai tout de suite pensé à Harrison bien plus que Lennon en entendant la voix de Hofstede, on s’y croirait, mais Harrison dans ce qu’il est capable de faire de mieux, hein ! On y retrouve de la pop mélancolique (The Swimmer, J.O.S. Days, Good Night…), du rock (In the dutch mountains, Strangers of the night, The magic of Lassie, 1mn37 de pur rock’n’roll !…), du folk, du jazz, de la musique classique aussi et de vraies bizarreries qui les font ressembler à aucun autre groupe (Mountain Jan). Au final d’innombrables influences se mélangent. Les paroles d'Henk Hofstede plongent dans les souvenirs des Pays-Bas des années 1950 et 1960 de sa jeunesse. La pochette, composée de timbres de bienfaisance, reflète cette ambiance. Bien que les enfants représentés ressemblent beaucoup aux membres du groupe, il s'agit de véritables timbres de 1951. C’est magnifique et on se dit que les Nits, adulés logiquement aux Pays-Bas et considérés comme un trésor national, auraient quand même mérité une carrière bien plus vaste à travers le monde, en particulier en France où les articles les concernant ont quand même été très limités. Unique, je vous dis.