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Si la musique africaine regorge de trésors, elle n'en reste pas moins ici résumée à d'affreux clichés. L'Europe et la France auront retenu, avec l'émergence de l'abominable "World Music" dans les...
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le 6 avr. 2020
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Si la musique africaine regorge de trésors, elle n'en reste pas moins ici résumée à d'affreux clichés. L'Europe et la France auront retenu, avec l'émergence de l'abominable "World Music" dans les années 80, ces tubes "dansants" ridicules, pire que la pire production 80's signée George Michael, pleine de synthés dégoulinants et de lourdes basses, rappelant plus la mauvaise disco qu'autre chose. Le Brésil ou le Mali seront dès lors sur la carte du marché du disque, mais pour de très mauvaises raisons.
Parmi la musique authentique qui a su résister aux influences néfastes de la musique prête-à-jeter, il y évidemment eu le grand Ali Farka Toure. Lui a su s'ouvrir aux bonnes personnes aux bons moments: on pense bien sur à sa superbe collaboration avec Ry Cooder, ou son alliance avec le blues du génial Taj Mahal. Farka Toure relève les points de liaisons entre ces styles et les marient avec brio, et du coup le résultat sonne bien mieux que la fusion poussive de la "musique du monde".
Pour l'album dont on va vous parler ici, le vieux malien a encore sélectionné son acolyte avec soin: c'est avec son flamboyant compatriote Toumani Diabaté qu'il choisit de travailler en 2005 pour un disque exceptionnel, In The Heart Of The Moon. Diabaté est à la kora, Toure à la guitare, et la magie opère.
Le chant est à peine présent, l'album est essentiellement instrumental, le tout est joué avec des instruments tout à fait traditionnels, et on est sidéré par la cohérence et la magie de cette galette. Enfin un album moderne où on laisse le temps à la musique de respirer, on ne se presse pas, on laisse les ambiances et les atmosphères embaumer l'air et imprégner l'auditeur jusqu'à la moelle.
On pense ici à tout ce Mali fantasmagorique, aux grandes étendues arides, au désert Saharien, à l'espoir, aux doux souvenirs d'enfance, aux oasis, aux villages... Ce n'est pas qu'une simple rencontre, c'est un voyage initiatique qui transpire le Mali de tout ses pores qui est proposé ici.
La guitare de l'ancien est limite blues et la kora de Diabaté se révèle d'une finesse et d'une richesse assez incroyable. La kora tresse et enjolive de sublimes toiles de fonds tandis que la guitare de l'ancien bâtit et affirme les mélodies. Il en ressort au final une musique profondément émouvante, humaine et africaine.
Mais rien ne sert de trop en parler. Il suffit de tendre l'oreille
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Ma discothèque idéale, Les meilleurs albums de ces 30 dernières années et Ma discothèque idéale (nouvelle version - vol 3)
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le 6 avr. 2020
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