Happy Hunting Ground
Les Sparks sont des mélodistes hors-pairs et c'est ce que j'aime le plus chz eux, avec leurs paroles complètement imprévisibles. On a par exemple dans ce disque Happy Hunting Ground qui est un...
Par
le 13 oct. 2021
1 j'aime
"Indiscreet", troisième album des Frères Mael en Angleterre, chez Island, marque la fin de leur fulgurante trajectoire de groupe commercial. Et constituera une sorte de dernier tour de piste avant des décennies sans guère de succès, et, autant l'avouer d'emblée, avec moins d'inspiration. Ce ne sera qu'en 2002, avec le superlatif "Lil' Beethoven" que Sparks retrouvera un tel niveau, et entamera alors une improbable nouvelle carrière. Mais c'est une autre histoire.
En 1975, comme la majorité du public anglais nouvellement conquis par "Kimono My House" et "Propaganda", on avait pesque détesté cet "Indiscreet", qui voyait nos idoles Ron et Russell délaisser le Glam Rock brillant qui leur avait valu la gloire pour faire... n'importe quoi ! Car une fois accepté que ne subsisterait de la flamboyance précédente qu'un "Happy Hunting Grounds" merveilleux (mais même pas sorti en single, ce qui fut un message clair envoyé par Ron au monde...), un "How Are You Getting Home?" et un "In the Future" où les guitares électriques continueraient à galoper à un rythme d'enfer, que trouvions-nous sur cet album tellement bizarre ? De la musique de chambre du XVe siècle (un menuet, vraiment ?), de la comédie musicale Roger & Hart, du jazz swinguant comme à Chicago, du jingle publicitaire pour la consommation d'ananas, de l'opérette moquant le terrorisme branché trente ans avant Brett Easton Ellis, une ambiance clairement marquée début du XXè siècle. Alors, comme sur la pochette - encore une fois saisissante -, ce n'est plus un suicide commercial, c'est un véritable crash aérien. En 2020, une bonne partie du public se souvenant encore de ces années-là considère "Indiscreet" comme une aberration.
Et pourtant, pour une large majorité d'entre nous, fans assidus de Sparks, "Indiscreet" est petit à petit monté s'installer sur le podium des meilleurs albums du groupe. Pourquoi ? Eh bien parce qu'il est un sans faute absolu au niveau des compositions, toutes mélodiquement imparables : un album commençant par un titre du niveau de "Hospitality on Parade", une chanson qu'on a l'impression, comme toutes grandes chansons, de connaître intimement depuis la première écoute, au point qu'on se demande si, dans notre enfance, on ne l'a pas apprise à l'école, le genre... et qui arrive à enchaîner 12 autres chansons qui ne déçoivent pas, ça ne se trouve pas tous les jours. Et aussi parce qu'un producteur comme le brillant Tony Visconti (Bowie, etc., quand même...) est ce que Ron et Russell Mael ont trouvé de mieux comme complice et partenaire au cours de leur longue carrière...
Et enfin parce que ce disque est tellement barré qu'il ne vieillit pas, qu'il restera forcément et absolument intemporel.
[Critique écrite en 2020, suite à une nouvelle réécoute de l'album, et à partir d'une première version écrite en 2006]
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Mes 250 albums indispensables de l'histoire du Rock [en construction] et Quand la pop fait des étincelles... Revisite de la discographie de Sparks
Créée
le 7 déc. 2014
Critique lue 629 fois
11 j'aime
3 commentaires
D'autres avis sur Indiscreet
Les Sparks sont des mélodistes hors-pairs et c'est ce que j'aime le plus chz eux, avec leurs paroles complètement imprévisibles. On a par exemple dans ce disque Happy Hunting Ground qui est un...
Par
le 13 oct. 2021
1 j'aime
Du même critique
Ce commentaire n'a pas pour ambition de juger des qualités cinématographiques du film de Ladj Ly, qui sont loin d'être négligeables : même si l'on peut tiquer devant un certain goût pour le...
Par
le 29 nov. 2019
205 j'aime
152
Il y a longtemps que les questions morales liées à la pratique de l'Art Cinématographique, chères à Bazin ou à Rivette, ont été passées par pertes et profits par l'industrie du divertissement qui...
Par
le 15 janv. 2020
191 j'aime
115
Cette chronique est basée sur ma propre interprétation du film de Charlie Kaufman, il est recommandé de ne pas la lire avant d'avoir vu le film, pour laisser à votre imagination et votre logique la...
Par
le 15 sept. 2020
190 j'aime
25