- L'éternel rituel du changement de line-up se produit : Gene Hoglan (parfois surnommé "gêne au gland" par quelques imprudents) arrive à la batterie et Andy LaRocque (qui a notamment joué avec King Diamond) vient faire office de gratteux. Après "Human", difficile de continuer à sortir des albums d'une qualité toujours aussi haute. Ont-ils réussi ce pari ?
Et bien en tout cas, on peut aisément dire qu'ils ont une nouvelle fois su se renouveler musicalement. Ils laissent un peu tomber le côté progressif pour se concentrer un peu plus sur le côté technique. D'ailleurs "Individual Thought Patterns", puisqu'il se nomme ainsi, est sans doute l'album le plus technique de Death. Mais ce n'est pas tout, c'est aussi le plus mélodique. Oui, un nouveau pan s'ajoute à la musique complexe et variée du groupe. A croire que le talent de Chuck est intarissable. Les riffs sont démentiels, tantôt mélodiques, tantôt invitant au headbang. Cet album marque également le premier passage à la guitare acoustique dans la discographie de Death (sur l'intro de "Destiny"). Les mesures à caractère irrégulier continuent d'affluer en masse (le riff principal de "Trapped in a Corner" est en 9/8) et les structures des morceaux restent plutôt exceptionnelles, malgré une petit rétrécissement de la moyenne de la durée des morceaux par rapport aux deux précédents albums.
Pour les paroles par contre, on reste dans la lignée de "Human", sauf qu'ici c'est beaucoup plus concret, mieux écrit et frappant ("you know so much about nothing at all" sur "The Philosopher", "what would you do without your pathetic narrow-minded approach to life that reflects your lack of abilities" sur "Mentally Blind", etc ...) Au programme donc, philosophie misanthropique et réflexions sur l'être humain. Des thèmes que j'apprécie énormément.
Que dire sur cet album ? Et bien, c'est encore un chef-d'œuvre de la part de Chuck et son combo, qui plaira plus aux fans de Death mélodique/technique dans la veine de Cynic ou d'Atheist. La légende continue ... suite au prochain chapitre.