30 ans. Higelin enregistre quelques chansons qui ne paraîtront pas et resteront en sommeil pendant dix ans. En 1980, alors chez EMI et bien plus gros vendeur de disques, il décide, à la demande de Pierre Barouh, de se repencher sur ce matériel et d'y ajouter quelques modifications instrumentales. La motivation, admirable, est de dire que même s'il n'est plus à Saravah, il ne renie pas son passé et le considère même comme le terreau de beaucoup de ses productions d'alors (cf l'album "Champagne/Caviar"). Le résultat est bien sûr très bon, légèrement moins homogène et cohérent que "Higelin & Areski" mais toujours assez dépouillé et partagé entre émotion ("Sa Dernière Cigarette", "Buster K", "Nini", "Seul Dans Notre Chambre") et rébellion voire drôlerie parfois potache ("L'idiot", "A Moi Les Monstres"). 0n peut dire que le Monsieur aurait eu tort de nous priver de ce plaisir.