Serge Gainsbourg avait il manqué ? Peut être.
Depuis ses "Percussions" réalisées en 1964 où ses thèmes africanisants m'ont plutôt bien plu, il n'avait plus sorti d'album mais était bien présent à travers ses compositions.
"Poupée de cire, poupée de son" en 1965 (prix Eurovision) et "Laisse tomber les filles" pour France Gall, et de nombreuses participations pour des artistes émergeants, Gainsbourg va se laisser aller au fruit des inspirations laissées par une muse d'exception, sans doute le mieux qu'on puisse espérer en cette 2ème moitié des années 60 : Brigitte Bardot.
L’héroïne de "Et Dieu créa la femme" va servir de catalyseur pour redonner un nouveau souffle à la carrière du grand Serge.
Et comment ....
Serge lui écrit les plus belles chansons qu'il a écrit depuis bien longtemps avec tout d'abord une chanson hommage avec la chanson titre, puis un délire génial : le fameux "Comic Strip", tout en subtilité derrière son concentré d'onomatopées fabuleuses réalisées soit par Brigitte Bardot, puis plus tard par Jane Birkin.
Un autre classique mettant en scène Bardot avec "Bonnie and Clyde" fait également partie du disque, mais le plus grand classique représentant à lui seul la passion énygmatique de ce couple hors norme : "Je t'aime... moi non plus" ne fait pas partie du disque. L'enregistrement n'a d'ailleurs pas été publié à la demande de Bardot (l'enregistrement d'origine ne sera rendu public qu'à partir de 1986).
Il faut noter aussi l'impact sur le disque par la présence de Madeline Bell avec sa voix grave sur des chansons comme "Bloody Jack" et "Ford Mustang".
La composition est aussi très précise et certainement l'un des meilleurs disques de Serge Gainsbourg de ce point de vue là.
Plus généralement, il s'agit de l'un de mes disques préférés du grand Serge et je le recommande vivement à toute personne voulant découvrir cet artiste unique dans la chanson française.